Élément clef de l’équipe de France U20, Clarisse Mairot (18 ans) s’apprête à retrouver ses coéquipières à la Maison du Handball. Avec son club de l’ES Besançon, elle fait partie des quelques joueuses qui évoluent en Ligue Butagaz Énergie ou une façon de s’inscrire dans la tradition familiale.

Avec ton ascendance familiale, notamment ton grand-père Jacques Mariot président de l’ESBF et ta tante Sandrine Mariot-Delerce, ton parcours dans le handball était un peu tout tracé, non ?
Ma mère, Lucile Mariot, a également évolué en D1. Depuis que je suis toute petite, je baigne dans le handball et ce sport m’a toujours fait rêver. Inconsciemment, j’ai forcément été influencée mais c’est mon choix et mon envie. On ne m’a pas forcé (sourire).

Ressens-tu une forme de pression pour ne pas décevoir tes proches ?
Toute la famille a une histoire dans le handball. Elle m’a beaucoup apporté, techniquement et tactiquement, tout au long de mon évolution puisque j’ai choisi de poursuivre dans cette voie. Je n’ai jamais eu peur que l’on me juge lors des repas familiaux (sourire). Je crois au contraire que c’est devenu une force. Je joue au handball parce que j’aime vraiment ça et si cela peut faire plaisir à ma famille, c’est du bonus.

Tu as aussi choisi la voie du professorat de sport en débutant une licence STAPS…
En effet, je souhaiterais devenir professeur de sport, comme beaucoup de membres de ma famille : mon grand-père, mes parents… Depuis que je suis au collège, j’ai le souhait de m’engager dans cette voie. Mon objectif est de pouvoir concilier l’enseignement et le handball de haut niveau.

Es-tu impatiente à l’idée de suivre le Mondial féminin avec notamment tes coéquipières Roxanne Frank et Chloé Bouquet ?
Dans tous les cas, j’aurais regardé tous les matches avec attention car j’aime suivre l’équipe de France. C’est certain que la présence de filles que je fréquente au quotidien me donne encore plus l’envie de suivre la compétition.

Est-ce un élément de motivation supplémentaire de voir Roxanne et Chloé retenues dans cette équipe exceptionnelle ?
Olivier Krumbholz et le staff ont ouvert les portes. Une joueuse telle que Chloé n’a pas forcément été retenue en sélection jeune et son parcours démontre que les performances en club sont très importantes. Cela donne envie de se surpasser tous les jours afin d’accéder à cette équipe de France A.

Adjointe de Raphaëlle Tervel, ta tante Sandrine Mariot-Delerce est-elle plus exigeante avec sa nièce ?
Je ne m’attendais pas à avoir ce type de relation avec elle mais cela se passe bien. Sandrine n’est pas plus sévère ou plus exigeante avec moi. Elle m’aide énormément et elle me dit les choses simplement. Elle intervient sur des petits points tactiques, sur mon type de shoots, par exemple. Au début, c’était impressionnant d’être coachée par deux championnes du monde. On n’y pense pas tous les jours mais c’est important de connaître leur parcours car elles ont vécu ce que je vis aujourd’hui.

Ton début de saison est inattendu et réjouissant…
Lorsque j’ai débuté au centre de formation, j’étais plutôt destinée à jouer avec la N1. En raison des blessures, il y a eu des opportunités. Alors, petit à petit, je fais un peu ma place. Je suis heureuse d’évoluer avec l’ESBF, au plus près de ma famille.

En quoi l’équipe de France est-elle une source d’inspiration ?
J’ai tendance à beaucoup regarder les filles qui jouent sur mon poste, leur geste technique, en attaque et en défense. J’ai l’espoir que cela m’inspire de faire mieux avec mon club et en équipe de France U20. L’objectif d’évoluer un jour avec cette équipe championne du monde et d’Europe, c’est très motivant.

Dans l’Entretien du Lundi de la semaine passée, Corinne Krumbholz évoquait le rythme auquel les jeunes filles sont soumises : « Je ne sais pas comment s’en sortirait un adulte que l’on mettrait dans ce double projet. » Qu’en penses-tu ?
Je suis un peu d’accord avec elle. L’an passé, alors que j’étais en classe de terminale scientifique, j’avais cours de 98h à 12h et de 13h à 18h avec les entraînements et les révisions en plus le soir. C’était vraiment compliqué : il fallait gérer la fatigue et s’organiser pour avoir un peu de temps pour soi. Je crois en effet que les adultes ne se rendent pas trop compte de notre rythme. Actuellement, je suis en STAPS et le rythme de vie est meilleur.

Amandine Leynaud a intégré le staff des U20 cet été. Quelle a été son apport auprès de l’équipe ?
Elle était principalement avec les gardiennes mais elle nous a aussi beaucoup aidé sur les regroupements, avec des conseils et des petits trucs sur le jeu. Elle possède une énorme expérience et elle arrivait à nous dire les bons mots, notamment lorsque nous avons perdu. Elle est très douce et après une défaite, elle savait nous donner le moral en nous fixant des objectifs.

Dans quel état d’esprit abordes-tu le stage avec l’équipe de France U20 programmé dès jeudi à la Maison du Handball ?
J’ai envie de revoir les copines et je suis très motivée à l’idée de battre la Roumanie. C’est un mal amical mais c’est super important de gagner face à elles pour acquérir de la confiance dans notre groupe en vue du prochain Mondial.

Es-tu inspirée par une joueuse en particulier ?
J’admire la Norvégienne Stine Oftedal. Elle joue demi-centre, elle est puissante au niveau des jambes, fortes dans les duels et précise dans les passes. J’aime regarder ce qu’elle fait car je suis un peu dans le même profil physique. J’apprécie aussi les joueuses polyvalentes telles que Estelle Nze-Minko et Gnonsiane Niombla ainsi que le jeu de Grace Zaadi.

Jusqu’à présent, quel est ton meilleur souvenir dans le handball ?
J’en ai plusieurs, notamment notre victoire aux interpôles il y a deux ans. Également la première fois que j’ai porté le maillot du club en Ligue Butagaz Énergie, à domicile. Le plaisir de jouer et de marquer avec le soutien du public. La première fois aussi avec l’équipe de France U18 pour le Mondial 2017.

HGu