Sélectionné avec les Bleus à seulement 17 ans à l’automne 2017 – aujourd’hui encore le plus jeune international A de l’histoire – Dylan Nahi a participé à la deuxième partie de la semaine internationale qui vient de s’achever avec un large succès sur la Grèce (46 à 30). L’ailier gauche parisien évoque sa progression et se projette sur l’avenir.

Quel regard portes-tu sur ce moment-là ?
J’étais très jeune et il me manquait encore beaucoup d’armes. Il m’a fallu du temps pour revenir notamment parce que je ne jouais pas en club. Je devais aussi énormément progresser pour être au niveau et, aujourd’hui, je suis franchement content d’être appelé à nouveau. Ce retour est un début et l’objectif est de revenir ici.

Estimes-tu aujourd’hui que c’était prématuré ?
Je ne sais pas si c’était trop tôt. C’était le choix de Didier Dinart et j’en étais alors le plus heureux. Dans un sens, ces premières sélections m’ont permis de voir tout ce qu’il me manquait et ce qui me manque encore.

As-tu été accompagné et épaulé pour gérer ces premières sélections précoces ?
En effet, j’étais très jeune et je pense avoir été entouré de très bonnes personnes afin de garder les pieds sur terre : je pense à mon agent, ma mère et ma femme avec laquelle nous avons un enfant. Au quotidien, il y a eu aussi mes coéquipiers du club. Il n’y avait pas la place pour avoir, ne serait-ce qu’un tout petit peu, la grosse tête. Noka Serdarusic et Raul Gonzalez m’ont aussi épaulé. Voilà, c’est un tout.

Comment as-tu appréhendé ce retour au sein du collectif et d’être aligné à nouveau sur un match ?
J’ai gagné en maturité, en temps de jeu et en caractère. J’ai progressé dans tous les domaines et je crois que mes performances sur le terrain avec mon club, parlent d’elles-mêmes. Quel que soit le groupe qui était retenu, j’ai travaillé pour être à ce niveau-là.

Tes qualités physiques font de toi un ailier au profil athlétique… Es-tu inspiré par d’autres profils d’ailiers ?
Je suis focus en priorité sur moi et mes qualités, sur ce que je dois travailler pour être le plus complet, c’est cela qui fait ma force. C’est le travail qui paie. J’ai la chance d’être assez grand et de pouvoir défendre au poste 2. Je ne me concentre pas vraiment sur ce que peuvent faire les autres ailiers.

Es-tu satisfait de ta prestation d’ensemble face à la Grèce ?
Il y a ce point faible avec le penalty raté mais globalement cela m’a plu. Je sais aussi que je peux en faire plus. Je ne vais pas me reposer sur mes lauriers. Surtout, c’est la performance de l’équipe qui nous a tous rendu heureux et donné le sourire.

L’échéance des prochains J.O. est-elle une obsession, un rêve ?
Il faut garder son éthique de travail et continuer à bosser en club. Et si je suis appelé pour la préparation, ce sera le choix du coach. Je serais très content de revenir et si cela doit venir, cela viendra. Je ne suis pas un grand rêveur mais bien sûr, comme tous les joueurs, je vise les grandes échéances. C’est bien de le dire, c’est mieux de se donner les moyens de le faire. Je ferai tout ce qu’il faut car je kiffe le hand.

Avant cette interview*, tu dialoguais avec Nicolas Tournat. L’interrogeais-tu sur le club de Kielce que tu rejoindras bientôt ?
Ce choix de m’engager avec Kielce a été réalisé très tôt mais, si je suis satisfait de ce choix, je suis à 100 % focus sur le Paris SG HB avec toutes les échéances : la Ligue des Champions, la coupe de France et aller chercher le championnat.

D’accord, mais cela n’empêche pas de se renseigner…
Forcément, j’ai demandé à Nicolas comment cela se passe sur des choses que j’appréhende, sur le logement, l’acclimatation, des petits trucs, des petits réglages…

Te réjouis-tu d’avoir été choisi par Talant Dusjhebaev ?
Il m’a choisi très jeune. Je sais que c’est un super coach et une bonne personne. Avoir l’opportunité de travailler avec lui, je prends cela comme un plaisir. J’en ai parlé aussi avec Luc Abalo qui l’a eu comme coach pendant des années à Ciudad Real. J’en ai entendu que du bien et j’ai hâte de bosser avec ce monsieur. Mais, je le répète encore, ce sera un plaisir de bosser avec lui mais chaque chose en son temps, je suis d’abord concentré sur les échéances avec le PSG.

Tu es né à Paris et tu as toujours joué dans la Capitale, tu es un véritable titi parisien…
Un titi, un vrai de vrai ! Paris, c’est Paris, une ville que j’affectionne vraiment. Quitter Paris, c’est mon choix mais je serai toujours derrière le PSG, pour le judo, pour le foot et bien sûr pour le hand sauf si je dois l’affronter avec Kielce (sourire).

Le handball amateur est à l’arrêt depuis plusieurs mois. As-tu conservé des liens avec ton club formateur du Paris Sports Club ?
Je suis toujours resté en contact avec mes anciens coaches : Isabelle et Nicolas au Paris Sports Club, aussi avec Athem, du centre sportif. Je communique aussi avec Pascal Person, avec Noka Serdarusic, avec Thierry Perreux. Je peux citer aussi Bruno Potard, Frédérique Profit ou encore Denis Peschaud. Tous m’ont apporté quelque chose, tenir la balle, faire des passes, avoir du caractère. Ils m’ont connu jeune et ont contribué à mon éducation et à ma formation. Alors, je sais que c’est très difficile pour eux de traverser cette période et j’espère qu’une fois les restrictions levées, les clubs retrouveront leur place avec par exemple des tournois qui permettront aux équipes et aux licencié.es de jouer enfin.

Propos recueillis par Hubert Guériau

*(l’entretien a été réalisé à l’issue de France – Grèce, le dimanche 2 mai).