À l’issue du séminaire organisé les 16 at 17 octobre par le pôle de performance sociale, Julie Malsert, présidente du HBC Loriol, revient sur ce moment d’échanges unique, qui rassemblait une vingtaine de représentant.e.s des clubs de tous les territoires associés à un groupe de travail déjà constitué avec des agents de développements, des directeurs de structure, une présidente de ligue, des élus responsables des services aux clubs dans leur ligue, des CTF, et naturellement des collaborateurs de la FFHandball.

Julie, tu fais partie des représentantes des clubs qui ont participé à ce séminaire. Peux-tu, dans un premier temps, te présenter ?
Je suis présidente du HBC Loriol, un petit club situé dans la Drôme, l’association qui a vu grandir la fratrie Gille. J’ai 43 ans et voici une petite dizaine d’années que j’officie à la présidence du club. Jusqu’en 2018, j’étais joueuse. Par le passé, j’ai effectué un passage en sport-études à Chambéry puis j’ai joué jusqu’en N1, à Pouzin. Je suis ensuite revenue au HBC Loriol pour notamment recréer une école féminine de handball car le club présentait alors exclusivement des équipes masculines.

Quelle était ta motivation à participer à ce séminaire national à la Maison du handball ?
Lors de la campagne pour l’élection à la présidence fédérale, il y un an, j’étais très intéressée par les programmes des trois candidats et leur vision de la vie associative. J’aime essayer de me mettre en lien avec les instances afin de voir comment elles travaillent. J’ai du caractère et c’est une nécessité pour moi d’échanger sur les pratiques, les besoins et les difficultés des clubs afin de porter, en somme, la voix des clubs amateurs. C’est pourquoi cela coulait de source de répondre à l’appel à candidatures lancé par la fédération au printemps dernier. Puis début juillet, j’ai appris que la candidature de notre club était retenue. Beaurepaire, un autre club de ma ligue était présent ainsi qu’une représentante du comité Drôme-Ardèche, Ingrid Cappi.

Samedi, tu as découvert la Maison du handball. Quel a été ton sentiment à ton arrivée ?
Même si j’en avais beaucoup entendu parler, j’étais comme une enfant. Si la MDH a beaucoup d’impact, j’ai toujours trouvé qu’elle était une bonne idée. À mon sens, c’est important qu’une grande fédération, avec le niveau de performance de ses équipes de France, se dote d’une infrastructure qui corresponde à son statut. Bien que la MDH soit un bâtiment tout neuf, il est rempli d’histoire. C’est vraiment l’ambiance historique qui m’a le plus marquée. J’ai trouvé ça génial et très bien fait.

Comment était organisé ce séminaire ?
Nous avions reçu l’ordre du jour en amont et il nous avait été demandé de nous positionner sur les thématiques qui nous tenaient à cœur. Par conséquent, je savais que je serais investie sur le groupe de travail avec la thématique sur la citoyenneté. Le rassemblement a débuté par une visite de la MDH puis par une présentation solennelle des objectifs du séminaire. Après la présentation des élus référents de la fédération et les animateurs, nous avons travaillé sous la forme d’ateliers. Nous avons ainsi tourné d’ateliers en thématiques tout le samedi après-midi. Ce roulement s’est poursuivi jusqu’au dimanche matin.

Pourquoi souhaitais-tu porter, en particulier, le thème de la citoyenneté ?
Car elle fait vraiment partie du projet associatif de notre club. C’est une thématique chère aux élus du club qui a été créé par des enseignants. Notre club de Loriol, une petite commune de la vallée du Rhône, est à la fois situé en zone QPV et ZRR avec un public qui nous amène à mettre la citoyenneté au cœur du mouvement associatif. Je me suis tout à fait retrouvée dans le discours de Sylvie Pascal-Lagarrigue qui a placé, en maîtres-mots, les principes de laïcité et de valeurs de la République. À Loriol, nous essayons, de générations en générations, de perpétuer les valeurs de citoyenneté et civisme, avec beaucoup d’engagement et d’investissement. Avant de former des handballeurs, nous formons des citoyens.

Outre la citoyenneté, quels étaient les autres thèmes abordés ?
Nous avons parlé de la digitalisation, de l’intégrité, des zones QPV (Quartiers Prioritaires de la Ville) et ZRR (Zones de Revitalisation Rurale), de la féminisation, de la licenciation, du handball et de l’association de demain. Nous avons fait remonter nos constats des territoires, nos besoins et nos attentes, au travers aussi des pratiques évoquées par les bénévoles et les salariés des clubs présents. Des pistes de réflexion ont été lancées et tout a été consigné par les animateurs pour une future restitution par thématiques.

Quelle était l’ambiance générale ?
On s’est clairement autorisé et obligé à avoir la parole libre, à tout se dire avec des critiques mais toujours avec bienveillance. En ce sens, j’ai beaucoup apprécié les interventions des deux vice-présidentes Béatrice Barbusse et Sylvie Pascal-Lagarrigue, ainsi que de Marie-Albert Duffait qui s’est exprimé avec beaucoup d’émotion. Philippe Bana est aussi venu nous voir. Ce qui ressort, c’est vraiment le lien humain hyper prégnant sur ces deux jours. Cela correspond tout à fait à ce que l’on vit dans les clubs, cela doit nous aider à garder notre force sur les territoires.

Qu’entends-tu par le lien humain ?
J’utilise volontairement le terme d’humanité car il fait sens alors que l’activité génère trop d’obligations que l’on ne peut pas assumer. Certes, le handball se professionnalise, mais il devient parfois trop contraignant et nous empêche de nous concentrer sur l’essentiel. Je n’oublie pas la partie conviviale du samedi avec l’apéritif des régions où chacun avait apporté quelque chose. Du coup, nous n’avions plus très faim en arrivant à table (sourire). Les liens sympathiques développés pendant les travaux se sont renforcés. Entre handballeurs, nous avons tellement de choses à partager. Globalement, le séminaire était extrêmement organisé et bien animé par les salariés des ligues et de la fédération, ainsi que des élus fédéraux.

Que retiens-tu à l’issue de ce week-end ?
Nous sommes tous arrivés avec nos personnalités, salariés, dirigeants et même les animateurs : tous ont participé de manière équitable. Il y avait de la place pour tout le monde et la contribution de chacun a été très riche.

Un coup de cœur ?
Les belles rencontres humaines toutes très riches. Je pense notamment à la jeune salariée du club de Tournefeuille (ligue Occitanie), Marion, hyper touchante dans le retour d’expérience qu’elle a exprimé. Il faudra du temps pour mûrir tout cela. Nous avons vraiment travaillé en pleine confiance et il faudra continuer à s’entraider. C’est cette richesse humaine que je tiens à souligner.

Propos recueillis par Hubert Guériau