Président de la Ligue de Bourgogne – Franche-Comté, Marie-Albert Duffait est membre du Conseil d’Administration de la FFHandball, en charge du pôle des services aux clubs. Il évoque la rentrée dans les clubs et la venue de l’équipe de France féminine à Besançon.

Pour leur premier match depuis leur titre olympique, les Bleues affronteront bientôt la République tchèque à Besançon. Que t‘inspire la venue des championnes olympiques ?
C’est un beau cadeau pour la région, pour nos bénévoles et tous les partenaires qui nous accompagnent. La fédération n’oublie personne et surtout pas ceux qui ont bien travaillé. Après l’accueil de l’EHF EURO 2018 à l’Axone de Montbéliard, notre territoire poursuit son travail notamment en direction des féminines symbolisé par nos deux équipes en Ligue Butagaz Énergie.

Le territoire de Bourgogne – Franche-Comté renoue ainsi le fil dix-huit mois après l’annulation de France-Croatie à l’Axone de Montbéliard…
Ce match était programmé en mars 2020 et nous avions ressenti une grande frustration au moment de son annulation liée à la crise sanitaire. Accueillir l’équipe de France à ce moment-là constituait pour nous une vraie récompense, la suite de l’histoire à écrire après l’Euro. De plus, avec l’arrêt des championnats, nos clubs étaient meurtris.

Le lien entretenu avec Olivier Krumbholz a-t-il encouragé l’équipe de France à revenir au plus vite sur le territoire ?
J’avais fait part de notre déception à Olivier Krumbholz avec qui j’échange régulièrement par plaisir et envie de lui envoyer le soutien de la base. J’apprécie le travail qu’il réalise en tant qu’entraîneur et j’apprécie l’évolution de la personne, de son management au fil des années. Je n’ai d’ailleurs pas hésité à répondre à certains, qui s’interrogeaient sur les résultats des premiers matches des Jeux olympiques, pour les inviter à l’encourager. J’aime les joueuses de ce groupe fabuleux alors il faut apporter du positif autour de l’équipe de France et ne pas discuter les choix, faire confiance.

Comment s’organise la venue de l’équipe de France ?
Le staff arrivera dès le samedi pour préparer le stage. Olivier Krumbholz et son staff assisteront au match de l’ES Besançon qui affrontera Paris 92. Nous aurons un temps de convivialité, car, passer un bon moment fait partie de l’accueil. C’est un incontournable en Bourgogne-Franche-Comté. En plus du match ce stage marque la reconnaissance d’une ville qui travaille pour le handball féminin. Le dimanche matin, Olivier tiendra une conférence sur les facteurs de la performance. On ne peut être qu’heureux de son envie de partager tout cela.

Besançon est une place forte de la formation. Comment le pôle sera-t-il associé ?
En amont du match France – République tchèque, le mercredi 6 octobre, nous organisons un grand tournoi des sections sportives de notre territoire, en partenariat avec la région Bourgogne – Franche-Comté. Tous ces jeunes seront ensuite invités au match des Bleues. Dans notre idée, si un gamin voit du très haut niveau, il va essayer de bosser pour l’atteindre à l’instar de Chloé Valentini, Catherine Gabriel, Cléopâtre Darleux, Clarisse Mairot et Lucie Granier, pour ne citer que les internationales actuelles formées en région. Je cite Oscar Wilde : « il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles. » Cet état d’esprit fait partie de notre filière (clubs, comités, ligue, centres de formation), très dynamique avec notre équipe technique régionale coordonnée par Joëlle Demouge, avec aussi Myriam Saïd-Mohamed, Yohann Langlois, Pierre Vaucher…

Quelle est la météo de la reprise sur votre territoire ?
Si on compare les chiffres avec ceux de la rentrée 2020, l’évolution est positive mais faut-il comparer avec l’an passé ? Le pass sanitaire place des parents dans l’attente. J’ai assisté aux AG des comités et il existe une vraie volonté des dirigeants de se retrouver, de vouloir avancer. Personnellement, je suis heureux d’avoir repris la route pour aller à leur rencontre et parler de l’avenir positivement. À chaque fois, je ressens beaucoup d’envie de retrouver le terrain. Il y a des craintes bien sûr, car parfois certains clubs sont restés fermés longtemps quand d’autres échangeaient avec leurs licenciés. Le souci premier n’est pas d’ordre financier, nos structures ayant fait le nécessaire pour accompagner une relance et la reprise, mais bien le lien de proximité, entre le comité et le club, entre les dirigeants et leurs anciens licenciés qui sont précieux. Tout le travail effectué en amont, les tournois en extérieur,  les webinaires, vont, je l’espère, porter leurs fruits à terme. Il faut rester optimiste, car nous avons mis en place des actions qui contribuent à la structuration, ô combien importante, pour continuer à avancer pour toute cette jeunesse.

Responsable du pôle service aux clubs, comment s’organise le rassemblement des 16 et 17 octobre à la Maison du handball ?
La FFHandball a procédé à un appel à candidatures de clubs qui a généré une centaine de réponses. Nous avons procédé suivant les retours et les envies de chaque structure à une sélection qui a ensuite reçu la validation des ligues et des comités. 28 clubs issus de tous les territoires seront représentés. Le groupe est scindé en deux avec la moitié (14 clubs) qui planchera sur des thématiques spécifiques telles que la féminisation, le handicap, etc… Les représentants des 14 autres clubs se concentreront sur les services aux clubs, le club de demain et sa labellisation, la digitalisation, les outils de communication… Ils seront associés à un groupe de travail déjà constitué avec des agents de développements, des directeurs de structure, une présidente de ligue, des élus responsables des services aux clubs dans leur ligue, des CTF, et naturellement des collaborateurs de la FFHandball. Pour les autres clubs, nous les ferons participer, à distance, sur des thématiques ponctuelles. Une vraie force nouvelle de propositions pour notre fédération tournée vers un service au club de proximité.

Le service aux clubs est un enjeu fort du programme de Handball 2024…
L’idée est d’aller plus loin dans cette notion de service. Cela nécessite de bien balayer les thématiques importantes sur le terrain, connaître aussi les attentes les besoins, pour un service aux clubs adapté. On ne souhaite pas faire seulement du descendant et du tubulaire mais bien de réussir par l’action, ensemble. L’aide à la structuration du « club de demain » est un point clef à travailler pour compléter notre volonté d’aller de l’avant avec le terrain. La FFHandball dispose aussi, avec ses territoires, de nombreuses ressources, de richesses qu’il est nécessaire de partager et de mettre en valeur au travers du portail fédéral. L’action peut s’exprimer aussi concrètement sur le terrain. À la mi-temps de France – République tchèque, nous remettrons du matériel au club de Macon dont le gymnase a été ravagé cet été par un incendie ne laissant rien au club pour travailler. Au plan national, nous travaillons avec le président du comité du Gard avec ses deux clubs qui ont également tout perdu dans les récentes inondations. C’est être à l’écoute et actionner la solidarité fédérale.

Le pôle des services aux clubs est en interaction avec les autres pôles de la FFHandball. Comment optimiser son fonctionnement ?
Le pôle des services aux clubs est intégré au pôle de performance sociale. À ce titre, nous avons participé au conseil territorial qui s’est tenu les 18-19 septembre à la Maison du handball, sous la houlette de Jean-Luc Baudet (responsable du pôle territorial)  et de Sylvie Pascal-Lagarrigue qui coordonne le pôle de performance sociale. La volonté est de travailler sur la transversalité, d’associer les gens, ne pas faire avancer des ponts de façon isolée, ou comment  unir nos forces et mutualiser pour aller au plus près des besoins du club. Cela me parle et je ne peux qu’adhérer à ce discours-là et à cette démarche innovante. L’objectif de ce rassemblement était de travailler sur le contrat territorial qui intégrera de nombreuses dimensions (PPF ; formation ; communication…) et notamment le service aux clubs. Une transversalité signe d’une volonté de réussir ensemble.

Propos recueillis par Hubert Guériau