L’ancienne capitaine de Metz HB et internationale à plus de 200 reprises vient d’être élue à la Commission des athlètes de haut-niveau (CAHN) du CNOSF (Comité National olympique et sportif français). Nina Kanto évoque aussi son actualité professionnelle et dans le handball avec l’enthousiasme qui la caractérise.

Comment s’est opérée ton élection dans la prestigieuse Commission des athlètes de haut-niveau du mouvement olympique ?
Dans un premier temps, c’est la judokate Gévrise Émane, une amie proche, qui m’en a parlé. Elle m’a expliqué les enjeux et elle a pensé que mon profil pourrait coller à une fonction dans cette commission. Philippe Bana m’a apporté tout son soutien et Valérie Nicolas, qui était membre jusque-là de cette commission, m’a encouragé. D’autres athlètes dont je suis proche, se sont aussi présentés et cela a compté pour m’engager à leurs côtés : Gévrise bien sûr, notamment Florent Piétrus, Émilie Gomis, Gladys Épangue et Clarisse Agbegnenou.

Quels sont les autres éléments qui ont motivé ton implication ?
Je me suis dit que j’avais traversé toutes les étapes d’une carrière professionnelle, la formation et le haut-niveau avec la maternité, les études et la reconversion. Selon moi, ce vécu des étapes et les obstacles qui jalonnent une carrière doivent être partagés.

Comment se déroulent les premiers échanges ?
Vendredi dernier s’est tenue la première visio-conférence de la (CAHN). J’avais vraiment hâte et ce fut un vrai plaisir de débuter cette nouvelle aventure. J’ai adoré l’énergie et les motivations qui se dégageaient avec les sportifs, qu’ils soient en activité ou jeunes retraités. C’est intéressant d’entendre comment certaines problématiques sont traitées d’une fédération à l’autre. Voilà, j’apprécie la dimension humaine de la Commission afin d’apporter des solutions aux générations à venir.

Faire partie de cette Commission qui sera aux affaires de paris 202, c’est une belle perspective, non ?
Franchement, je me sens très heureuse. Et en effet, beaucoup de monde me parlent de Paris 2024. Lorsque le Grand Est a été désigné Terre de Jeux avec notamment la venue de Tony Estanguet, j’avais officié comme maîtresse de cérémonie à Maizières-lès-Metz. J’avais déjà ressenti cette énergie.

Après ta première expérience de chargée de communication à Metz HB, tu avais enchaîné avec un emploi dans le secteur du transport. Quelle est aujourd’hui ton activité professionnelle ?
Malheureusement en raison de la crise de la Covid-19, le secteur du transport des personnes est mis à mal. J’ai quitté la société Belgatrans à contre cœur car je me sentais bien dans cet univers. Depuis novembre dernier, je suis chargée des partenariats à la SAEml Metz TECHNO’POLES, société qui possède des hôtels d’entreprises et propose des solutions d’hébergement et de domiciliation aux entreprises pour faciliter leur implantation sur le territoire… Ma mission au sein de la SAEml est de gérer les partenariats externes et internes comme par exemple ceux liés à la communauté Myreseau… Une écoute active auprès des différents partenaires afin de créer dès connexion et aider à la mise en relation lorsqu’il y a des conivences entre elles. C’est mon troisième emploi depuis que j’ai arrêté de jouer.

Quel est aujourd’hui ton lien avec Metz HB pour lequel tu as assuré la communication, dans le prolongement de ta carrière, avant de changer d’environnement professionnel ?
J’ai conservé de très bons rapports avec le club. Avant la crise de la Covid-91, je me rendais aux Arènes autant que possible. J’entretiens des contacts privilégiés avec Manon Houette, Astride N’Gouan et Méline Nocandy.

Si tu as mis à ta carrière de joueuse professionnelle en 2016, tu es déjà de retour dans ce milieu que tu connais bien…
En fait je crois que j’avais besoin de m’éloigner, d’exister dans un autre environnement. Aussi pour démontrer que je n’étais pas seulement capable de jouer au handball. Mais le milieu du hand me manquait et je suis très contente d’y revenir.

Et même au bord du terrain…
J’entraîne l’équipe B de Montigny-lès-Metz. J’anime aussi des stages de perfectionnement et j’ai même débuté la formation du Titre V dispensée par la fédération, sous l’impulsion de Laurent Frécon. Les choses se font tout naturellement.

Cette saison est aussi marquée par ton retour aux commentaires…
France 3 Lorraine m’a sollicité pour commenter des matches de Handball masculins. Récemment j’ai travaillé sur les l’affiche de Proligue, Nancy-Cherbourg. Je crois que commenter est ce qui me manquait le plus. C’est l’activité que j’aurais aimé mener à la fin de ma carrière.

Comment apprécies-tu les performances de l’équipe de France féminine ?
Depuis quatre ans, c’est juste énorme ! Cette équipe est partie pour remporter de belles médailles dans la prochaine décennie. Avec sa jeunesse prometteuse, elle possède les atouts pour rester dans le top 5 Mondial avec notamment les Méline Nocandy, Orlane Kanor, Kalidiatou Niakaté… La formation a bien progressé et je ne vois pas de différences de niveau entre les anciennes et les jeunes. Il y a globalement plus de compétences. Je suis toujours à fond derrière cette équipe et en particulier de Siraba, la marraine de mon fils.

Quel regard portes-tu sur la jeune (21 ans) Pauletta Foppa qui est très performante au poste de pivot ?
J’aime beaucoup son jeu et ce qu’elle réalise. En plus de ses qualités techniques et athlétiques, elle est rapide et elle défend bien. Clairement, elle incarne l’avenir au poste de pivot. Sur le dernier Euro, elle a montré des choses exceptionnelles et elle a même parfois porté l’équipe. Cela montre que le poste de pivot est essentiel. Je lui dis : respect ma belle et continue ma belle.

Tu es une observatrice avisée de Metz HB et que ressens-tu sur ce qui ressemble, cette saison, à une passation de pouvoir avec Brest Bretagne HB ?
Voir les filles en souffrance, ça fait mal au cœur. C’est douloureux car Metz HB est dans mon ADN. L’équipe est en reconstruction et effectue un parcours très honorable. Dans des moments comme ceux-là, il faut avoir une histoire pour se rapprocher. L’absence de public, fait aussi, selon moi, le malheur de Metz et le bonheur de Brest qui peut évoluer sans pression. Du côté de Brest, l’arrivée de Coralie Lassource est un vrai plus. J’ai l’impression qu’elle incarne bien son capitanat et qu’elle est un peu l’âme de l’équipe. De plus, c’est la dernière saison pour ce groupe avec en particulier Isabelle Gulden et Ana Gros. Elles ont une histoire à finir ensemble et elles n’ont jamais été aussi proches de décrocher des titres.

Propos recueillis par Hubert Guériau