Après Thierry Gaillard, directeur technique national intérimaire depuis octobre 2020, Pascal Bourgeais sera le nouveau DTN de la FFHandball, à partir du 1er décembre. Auparavant responsable du projet de performance fédéral masculin, il va désormais diriger toute la direction technique nationale et relever de nombreux défis.

Pascal, qu’as-tu ressenti au moment où ta nomination au poste de DTN est devenue effective ?
Je suis fier, honoré, ça me fait plaisir, ce sont un peu des réponses habituelles mais c’est sincère. C’est un cheminement car j’ai été sollicité il y a maintenant plusieurs mois. J’ai construit ma candidature et ma réponse favorable, avec du temps pour réfléchir. C’est quelque chose qui s’est installé doucement. J’ai pu me préparer à travers toute la phase de candidature et, surtout, préparer la projection.

Depuis 2014, tu étais responsable du Projet de Performance Fédéral (PPF) masculin. Ce statut de DTN est-il une nouvelle orientation professionnelle ?
Je vois plutôt cela comme la continuité de mon poste et des fonctions que j’ai exercées au sein de la fédération dans les différents territoires. J’aborde cette fonction et la mission qui m’est confiée comme un héritage que je dois transmettre.

Comment te projettes-tu dans cette fonction ?
Je vais l’occuper pendant un temps. Je vais essayer d’y mettre ma patte avec l’équipe mais avec l’idée que c’est un temps dans ma vie, et dans celle de la fédération, avec un avant et un après, et moi je suis chargé de m’occuper du moment présent. Comme un entraîneur de club professionnel, tu retournes le sablier à ta prise de fonction et tu ne sais pas dans combien de temps il s’arrêtera. Mais qu’importe, je m’engage dans la fonction à fond avec l’objectif magnifique de préparer les J.O. de Paris.

Avant Thierry Gaillard, l’actuel président de la FFHandball, Philippe Bana, a occupé le poste de DTN pendant plus de deux décennies. Cela devrait sans doute faciliter la mise en œuvre de la stratégie fédérale ?
Philippe est aujourd’hui président et il s’est engagé à nous accompagner lorsque nous le solliciterons, c’est une chance. La nouvelle équipe fédérale a choisi de réorganiser la FFHandball. Le décloisonnement souhaité entre élus, techniciens et salariés, permettra plus de fluidité, de partage et de compréhension.

Qui seront les principaux acteurs de la Direction technique nationale ?
Outre les cadres des structures déconcentrées, il y aura quatre adjoints au DTN. Stéphane Debat demeure le responsable de l’IFFE, Thierry Gaillard sera en charge de la performance sociale et du développement. Et lorsque Thierry fera valoir ses droits à la retraite au cours de l’année 2022, Stéphane Nicol lui succédera. Quant à Jacky Bertholet, qui était mon adjoint sur le PPF masculin, il en prend désormais la responsabilité. Éric Baradat conserve naturellement la responsabilité du PPF féminin.

Dans quel état d’esprit abordes-tu cette tâche ?
C’est avant tout un projet qui est porté par une équipe. La première des choses est de se réunir pour impulser la réorganisation de la DTN, puis de partager le projet. Notre fédération a toujours marché sur ses deux pieds : la performance sportive et la performance sociale. Il faut les porter tous ensemble et nous avons une Direction technique nationale en capacité, avec tous les acteurs, de faire émerger les projets et de les porter.

Quelles seront les projets priorisés ?
Oui, bien sûr, il y aura quelques priorités :
– la reprise du handball : accompagner nos clubs, nos structures, à redémarrer l’activité notamment avec un soutien de proximité, au travers des formations et de tous les dispositifs de pratiques innovantes que l’on doit déployer pour regagner les licenciés que nous avons perdus et retrouver nos équipes et nos dirigeants bénévoles,
– installer le projet des équipes de France pour remporter des médailles à Paris,
– développer, continuer et améliorer les collaborations entre les instances fédérales (fédération, ligues, comités, clubs) au travers notamment du projet territorial de contrat individualisé qui doit voir le jour dans les prochaines semaines,
– le développement de tous les handballs.

Sur ce dernier point, en quoi va consister le développement de tous les handballs ?
Le développement s’appuie aujourd’hui sur quatre projets d’actualité : le déploiement des terrains extérieurs, le hand à 4, le beach handball et le projet handfauteuil avec l’obtention de la délégation et l’émergence de compétitions.

Peux-tu raconter comment tu avais effectué ton entrée à la direction technique nationale, en 2014 ?
J’étais alors CTS de la région PACA et, en plus de cette activité principale, j’ai été l’adjoint pendant plusieurs saisons de Christian Gaudin, avec l’équipe professionnelle de Saint-Raphaël Var Handball. Philippe Bana, avec Sylvain Nouet et Claude Onesta, m’ont alors sollicité pour me proposer d’intégrer la direction technique nationale. Ils m’ont demandé de choisir entre une fonction managériale et l’entraînement. J’ai répondu « les deux ! » La proposition consistait en la coordination du PPF masculin que j’ai acceptée avec la collaboration de Jacky Bertholet et de Pascal Person. Puis Éric Quintin m’a proposé de le rejoindre, en tant qu’adjoint, dans le staff de l’équipe de France U19. Cette expérience qui s’est achevée l’été dernier, m’a offert des émotions intenses au contact des jeunes en pleine transformation.

En conclusion, peux-tu revenir sur ton parcours de handballeur et tes premiers pas d’entraîneur ?
Mon club d’origine et de cœur est le cercle Paul Bert de Rennes que j’ai rejoint à l’âge de 11 ans, convaincu par un professeur d’EPS, via l’AS d’autrefois, de pratiquer en club. J’ai évolué au poste de demi-centre et de pivot, en fonction des circonstances. J’ai joué jusqu’en N1B qui correspond aujourd’hui à la Proligue. À seulement 22 ans, j’avais déjà le désir de me tourner vers l’entraînement. J’ai entraîné l’équipe féminine de N2 de Noyant-la-Gravoyère. Et j’avais 25 ans lorsque j’ai obtenu le professorat de sport. J’ai ensuite occupé un premier poste de CTS, en région Centre, à la sport-études de Chartres. C’était alors une section emblématique pour le handball féminin et j’ai entrainé des athlètes qui avaient à peine 5 ans de moins que moi. Puis j’ai suivi Michel Barbot vers le DAC (Dreux AC), où, pendant quelques temps, j’étais entraineur-joueur de l’équipe de N1B.

Propos recueillis par Hubert Guériau