Jeune maman de Matej et Elian depuis le 14 novembre dernier, Siraba Dembele-Pavlovic suit naturellement ses partenaires en lice au Japon. Elle porte un regard optimiste sur le parcours de l’équipe de France et confie ne pas nourrir de frustration.

Alors comment va la jeune maman ?
Après deux semaines et demi, ça va bien même si les nuits sont courtes. Avec mon mari Igor, nous arrivons à gérer mais sans lui, franchement, je ne sais pas comment je ferais face.

La bataille pour le choix des prénoms a-t-elle été rude ?
Mon mari visait plutôt des prénoms serbes. Nos enfants sont métis alors avec ces deux prénoms – Matej et Elian -, nous en avons un chacun (rire).

Dans quel état vis-tu les matches de l’équipe de France, en supportrice, en observatrice ?
Je suis plutôt en position d’observatrice. Même si l’équipe ne réalise pas une bonne entame, j’essaie de rester confiante et positive. Et jusqu’à présent, je n’ai pas bondi de mon canapé.

Ressens-tu d’autant plus de la frustration de ne pas pouvoir aider tes partenaires ?
Non pas le moins du monde car mon absence est la conséquence d’une démarche volontaire. Je désirais avoir des enfants.

Même à distance, joues-tu un rôle auprès de tes coéquipières ?
Effectivement je discute avec les filles mais je n’ai pas de rôle à jouer. Cela me fait de la peine de voir l’équipe comme ça, de voir des joueuses que je sens un peu frustrée. Je ne peux pas m’empêcher de leur envoyer des petits mots. Cela fait partie des petites choses que je fais car je les apprécie. C’est naturel pour moi.

Le score face au Brésil (19-19) à démontre que l’équipe de France a resserré la défense. C’est positif non ?
Je n’ai rien à dire sur la défense et Doudou (NDLR : Amandine Leynaud) a réalisé beaucoup d’arrêts. Non, ce n’est pas sur l’aspect défensif qu’il faut s’inquiéter mais plutôt sur les hésitations en attaque. Des filles ne sont pas forcément en confiance mais je ne m’alarme pas car l’équipe a une grosse marge de progression. Je suis optimiste.

Que penses-tu des prestations de Chloé Bouquet qui a la lourde responsabilité de jouer sur le poste d’ailière gauche qui t’est habituellement dévolu avec Manon Houette ?
Certaines personnes lui parlent de mon absence et sur le fait qu’elle me remplace. Je me mets à sa place, cela ne doit pas être facile. Mais lorsque je la vois évoluer, elle semble avoir bien pris ses marques dans le groupe et elle est assez performante sur le terrain. C’est une bonne chose car à chaque poste, quel que soit le renouvellement, c’est important que l’équipe de France garde un certain niveau.

Quel rôle joues-tu actuellement auprès de ton club Toulon Saint-Cyr Var HB ?
Je suis tout le temps-là… Elles m’ont sur le dos les pauvres ! (rires). J’ai eu du mal à couper avec l’activité et j’ai continué à m’entretenir physiquement et à courir jusqu’au milieu de l’été. Depuis la rentrée, j’essaie d’aller à l’entraînement une fois par semaine pour voir l’équipe. Je participe aux discussions, j’assiste aux matches et je suis même présente dans le vestiaire. Voilà, je suis toujours là. C’est difficile de couper.

Alors as-tu fixé une date pour ton retour sur les terrains ?
J’ai la chance d’être bien entourée par la gynécologue, la sage-femme, le staff médical du club et de l’équipe de France. En fonction de mon état physique, je souhaite reprendre rapidement le plus tôt possible. Le corps médical non-sportif est plus nuancé. J’aimerais terminer la saison de Butagaz Ligue Énergie avec Toulon. Je ne vois pas comment je pourrais jouer en équipe de France si je n’ai pas repris le rythme en disputant quelques matches.

Échanges-tu avec les autres mamans de l’équipe de France sur le retour à la compétition ?
Oui avec Cléo (NDLR : Cléopatre Darleux) et Laura (Glauser) mais plus sur des choses de maman. Je leur pose beaucoup de questions sur la réathlétisation, au bout de combien de temps la reprise est possible. Mais en réalité, il n’y a pas de mode d’emploi. C’est tellement individualisé que l’on ne peut pas comparer.

Participer aux J.O. de Tokyo, c’est ton objectif ultime ?
J’aimerais bien et ce serait idiot de ne pas le dire. Mais je suis très lucide. Je vais devoir me remettre en forme. Ensuite, est-ce que je ferai partie des meilleures pour y aller ? Je vais me préparer pour cela et on verra bien.

Cela impliquerait une longue séparation avec tes deux garçons…
Oui bien sûr et j’y pense beaucoup. Ce n’est pas évident car je me demande si ce sera bien pour eux et comment je le vivrai. J’essaie de ne pas trop me projeter là-dessus. Je me laisse le temps et je verrai bien sur le moment.

HGu