Le Brest Bretagne Handball s’est finalement incliné en finale de la Ligue des Championnes face au club norvégien des Vipers Kristiansand. Une défaite concédée 34-28 (18-14) qui reflète bien la physionomie de la partie : les Brestoises n’étaient pas si loin mais jamais elles n’ont été en mesure de renverser la finale. Après la coupe de France, le titre de championne de France (Ligue Butagaz Énergie), les Brestoises auront donc accroché la finale de la plus grande compétition européenne des clubs pour parachever une saison exceptionnelle.

Les Brestoises ne se sont jamais véritablement remises de leur mauvaise entame. Menées 3-0 en à peine trois minutes puis 8-3 après 9 minutes, il était déjà trop tard pour rêver à un meilleur destin. Ensuite les Brestoises, sous l’impulsion de leur formidable arrière droite, la plus Françaises des Slovènes, Ana Gros (encore 8 buts ce soir) ont fait jeu égal mais le mal était fait. Les joueuses du bout du monde se sont bagarrées jusqu’à égaliser après le quart d’heure de jeu (10-10). Mais manifestement à cours d’énergie, les Brestoises subissaient un nouvel éclat : un 4-0 (15-11) passé par les Norvégiennes en 6 minutes (17e à 23e). Cet écart de 4 buts subsistait à la mi-temps et laissait un espoir, certes mince, dans cette finale européenne, la première pour un club français (18-14).

Helly Ella Reistad poursuivait son œuvre (12 buts) portant l’écart à +7 peu après la reprise (23-16, 37e). Sandra Toft était dans un jour sans (1 seul arrêt sur 11 tirs) pendant que la gardienne d’en face, Katrin Lunde, éteignait les velléités brestoises. Cléopatre Darleux, candidate légitime à la sélection pour les Jeux olympiques, limitait la casse (6 arrêts sur 29). Les championnes de France cumulaient tous ces petits détails qui, la veille, les propulsaient toujours dans le bon sens du match. Ce dimanche après-midi à Budapest, les Norvégiennes tenaient le manche de la finale et n’étaient pas décidé à le lâcher. Les joueuses d’Ole Gustav Gjekstad géraient tranquillement leur avance, sans trembler, pour poser les mains sur le précieux trophée. « Honnêtement, je suis vraiment déçue. Nous avons perdu beaucoup d’énergie hier. Même si ce n’est pas une excuse, vous devez trouver le dernier atome d’énergie pour la finale, regrettait Ana Gros qui disputait son dernier match sous les couleurs du BBH. Nous n’étions pas bonnes en défense et nous les avons laissées tirer trop facilement sur nous. Mais bon, je suis fière de mon équipe car nous avons formé un collectif toute la saison qui s’est encore bien battu ce soir. » Pauline Coatanea livrait une analyse juste de cette finale et reconnaissait la supériorité de l’équipe scandinave. « Vipers a imposé un rythme très soutenu dès le début du match. Ensuite, c’était difficile d’être derrière pendant tout le match. Nous avons essayé de revenir au score mais nous avions perdu trop d’énergie en demies samedi face à Gyor, a expliqué l’ailière droite de l’équipe de France. On ne peut pas tout mettre sur la fatigue, on aurait pu mieux faire certaines choses… En face, il y avait aussi plus d’expérience avec Lunde, Locke, Mork… Mais voilà, c’était un excellent apprentissage qui donne envie d’y revenir dès l’année prochaine. »

La Monténégrine Djurdjina Jaukovic n’a pas donné toute sa pleine mesure avec seulement trois buts marqués sur dix tentatives. (Photo LFH / Bertrand Delhomme).

La belle sortie de Laurent Bezeau
Laurent Bezeau dirigeait son dernier match avant de mettre le cap sur l’Agence Nationale du Sport. Il quitte le club breton avec un doublé et un parcours historique en Ligue des championnes. « C’était très difficile aujourd’hui de gagner contre les Vipers. Nous avions donné beaucoup d’énergie hier pour gagner face à Györ. Je veux dire à mes joueuses que je suis très fier de la saison. »  Nodjialem Myaro a aussi commenté le formidable parcours du BBH qui honore tout le handball français. « Je me doute que les joueuses et le staff sont déçus comme toute la famille du handball mais je reste fière du parcours du club de Gérard le Saint qui boucle une belle année avec un titre de champion de France, une coupe de France et une 2e place de Ligue des Champions. Brest a inscrit son nom dans le palmarès de la Ligue des Champion mais aussi dans l’histoire du handball féminin français en devenant le premier club français à accéder en finale. Après Nantes vainqueur de la European League, les clubs français prouvent que le niveau en France est excellent et que le travail effectué par les clubs et leur encadrement porte ses fruits, fait remarquer la présidente de la Ligue féminine de handball (LFH). Je félicite les joueuses que j’ai eu plaisir à suivre sur toute cette saison, le staff, les dirigeants et bien évidemment Laurent Bezeau. Je lui souhaite le meilleur pour la suite et le remercie encore pour tout le travail qu’il a effectué aussi au sein de la LFH. Encore bravo au Brest Bretagne Handball et merci encore pour toutes ces émotions que vous nous avez fait partager. »

Hubert Guériau

Final Four de la Ligue des championnes – Budapest (Hongrie)
Samedi 29 mai :
Demi-finales :
Györ (Hon) – Brest Bretagne Handball : 25-27 (8-11 – 20-20 – 23-23)
Vipers Kristiansand – CSKA Moscou (Rus) : 33-30 (18-12)

Dimanche 30 mai :
Places 3-4 : Györ (Hon) – CSKA Moscou (Rus) : 32-21 (18-8)
Finale : Brest Bretagne Handball – Vipers Kristiansand (Nor) : 28-34 (14-18)