Invitée de la rubrique « le fil d’Ariane », Coralie Lassource souligne combien ses parents l’ont accompagnée depuis le premier jour, jusqu’à la mener au capitanat des Bleues.

Coralie Lassource a vécu ses deux premiers matches comme capitaine de l’équipe de France, face à la Norvège, et ses parents, Michel et Nicole, ont ressenti « un grand bonheur ». « L’équipe de France, pour nous, pour elle, c’était un rêve, explique Michel. Mais capitaine, on ne pensait jamais que ça arriverait un jour. C’est une grande fierté. On se dit que tous les efforts qu’on a faits sont récompensés, il n’y a rien d’autre à dire. »

Ces efforts, « Coco » (28 ans, 30 sélections) en a plus que conscience, elle qui a tout de suite voulu parler de ses parents au moment d’évoquer celles et ceux qui ont fait qu’elle en est là aujourd’hui. « Ils ont fait des sacrifices pour que je réalise mes rêves, sait-elle, surtout quand j’étais en Martinique (de ses 10 à ses 14 ans). Il fallait qu’ils se lèvent tôt pour m’emmener dans les différents gymnases, c’étaient des dimanches où t’es censé te reposer, faire des grasses matinées, et eux m’accompagnaient, attendaient. Je leur ai un peu coupé leurs dimanches. »

« C’est vrai que ça nous a pris beaucoup de temps, sourit son père. On a tout abandonné, on a laissé les sports qu’on pratiquait, moi le foot, ma femme le hand. Soit on restait à la salle pendant ses entraînements, soit on partait se balader pour revenir trois ou quatre heures plus tard et rentrer avec Coralie. En tant que parents, c’était tout à fait normal qu’on le fasse si on le pouvait. On a fait ça à chaque niveau, jusqu’à ce qu’elle vole de ses propres ailes. »

La famille Lassource au complet. (Photo DR).

La famille revenue en métropole, l’ailière gauche a évolué à Palaiseau (Essonne), puis Issy-Paris en passant par le pôle de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine). Moins de déplacements pour les parents donc, mais une présence jamais démentie. « A ma connaissance, sauf à l’étranger (Coralie à joué deux ans en Hongrie, à Erd) et à Brest, car c’est loin, on n’a jamais loupé un match », assure Michel Lassource, qui avoue même : « Un week-end sans handball, on n’est pas bien, aussi bien ma femme que moi-même ! Et quand la saison se termine, on se dit ‘’mais on va faire quoi maintenant ?’’ » Les deux officient d’ailleurs comme bénévoles au club de Paris 92, où évolue leur deuxième fille, Déborah (21 ans), également convoquée en équipe de France, en novembre 2020.

Aujourd’hui à Brest, dont elle est également capitaine, Coralie n’en ressent pas moins le soutien de ses parents. Avant chaque match, elle reçoit des messages de l’un et de l’autre, chacun de leur côté, auxquels elle répond. A la fin des rencontres, elle lit aussi les remarques sur ce qu’ils ont vu de sa prestation. Globalement, c’est avec eux qu’elle partage tout. « C’est à eux que je dis les premiers trucs quand il se passe quelque chose, en sélection comme en club, explique-t-elle. Ils sont toujours derrière moi. Je leur dis tout, quand il y a de bonnes nouvelles, les mauvaises aussi. Bon, des fois, après les matches, ils me disent ‘’t’aurais dû faire ça’’ alors que je le sais, pas besoin d’en rajouter (rires). Mais ça prouve leur implication, c’est vraiment cool. »

Parmi les moments préférés de la famille, il y a ces oppositions entre Coralie et Déborah, chacune avec leur club. « Ces matches me font très plaisir et en même temps je suis partagé, admet leur père. C’est particulier. Je dis aux deux que j’ai envie qu’elles gagnent, mais comme il n’y en a qu’une qui peut, je leur dis ‘’que la meilleure gagne’’. » À Tokyo, il y aura une seule Lassource, mais « Coco » aura toute une famille à son soutien.

AGC

Coralie Lassource entourée de Béatrice Edwige et d’Astride N’Gouan. (Photo FFHandball / J.Schlosser).