Invitée de la rubrique « Le fil d’Ariane », Pauline Coatanea évoque ses liens avec une autre joueuse, Maud-Éva Copy, issue comme elle du club de Locmaria-Plouzané.

Un mois particulier
Comme au bon vieux temps, Pauline Coatanea et Maud-Éva Copy vont souvent se croiser sur un parquet dans le mois à venir. En effet, si elles ne défendent plus les mêmes couleurs depuis deux ans maintenant, le hasard du calendrier et des tirages au sort leur a réservé un programme privilégié et des retrouvailles top niveau. Entre les deux clubs phares de la Ligue Butagaz Energie, le Brest BH de Pauline et le Metz HB de Maud-Éva. Au gré d’abord d’un match retour de la saison régulière en championnat (dimanche 28 mars), puis de la double confrontation au stade des quarts de finale de la prestigieuse Ligue des champions (dimanches 4 et 11 avril), avant une demi-finale de la coupe de France dans la foulée. Une série inédite et l’occasion d’échanger avec les deux copines, notamment sur Locmaria-Plouzané, là où tout a commencé.

Un club fier de ses championnes
« À partir du moment où l’on s’est retrouvé à Locmaria-Plouzané, nous avons franchi ensuite toutes les étapes ensemble, elle me montrait la voie en quelque sorte car elle a juste un an de plus que moi », résume Pauline en guise de présentation et à propos de la genèse de cette complicité. Elle était un peu mon lièvre pour me dépasser lors des préparations estivales », se remémore l’ailière droite tricolore. « En fait, je connaissais Pauline avant de me mettre au handball, puisqu’elle a joué avec mon frère, renchérit la numéro 29 de Metz et de l’équipe de France de beach. J’allais le voir et j’ai découvert cette fille qui se débrouillait plutôt bien au milieu des garçons. Elle dégageait beaucoup de puissance pour son âge. Et puis sur les conseils de ma professeure d’EPS au collège, j’ai rejoint l’équipe et Pauline faisait partie de nos grosses attaquantes sur la base arrière. » Un potentiel rapidement détecté en sélection jeunes et jusqu’en équipe de France, au contraire d’une Maud Eva très athlétique mais à la progression plus tardive. De quoi élever Locmaria-Plouzané au niveau du grand rival Brest et créer des liens indéfectibles. « Nous avons toujours notre bande d’amies de l’époque et dès que l’on peut se retrouver pour surfer ou un sandball, on ne se prive pas, atteste la gauchère. Nous étions sur la même longueur dans le plaisir de jouer et l’envie de s’amuser. Et ce en dépit de deux manières différentes de voir les choses, moi peut-être plus professionnelle, et elle plus instinctive et détachée. On se complétait très bien. » Chacune a fait son chemin et pleinement réussit sa carrière. Une double dose de bonheur, de fierté et d’expérience pour les jeunes pousses de Locmaria-Plouzané, qui fleurissent depuis derrière.

Les deux copines, Pauline et Maud-Éva. (Photo FFHandball / S.Pillaud).

Brest, l’Europe et la… Moselle conquises
Deux trajectoires parallèles malgré tout, forcément vers le pôle espoirs et le feu Arvor Brest dans un premier temps. Et une Pauline toujours en avance qui prenait part à l’épopée finale de 2012, du temps d’Alexandra Lacrabère et Cléopâtre Darleux. Un feu de paille et une expérience qui aurait pu tourner court en Bretagne, alors que Pauline rejoignait Nantes et Maud-Éva restait fidèle à un collectif relégué en Nationale 1. Mais il était dit que leur aventure commune ne pouvait pas en rester là. Si la première nommée bonifiait son passage dans la Cité des Ducs et intégrait la grande équipe de France, la seconde remontait rapidement la rampe avec le nouveau Brest. Et toutes les deux se retrouvaient de nouveau à l’aube de la saison 2017-18 au cœur de l’épopée bretonne, et ses premiers pas en Ligue des champions.


Nous avons toujours un fil qui nous lie.

Puis en sélection nationale, chacune menant son chemin vers les « A », que ce soit pour Pauline ou Maud-Éva dans le beach. « C’était toujours un clin d’œil à notre club formateur, même au travers de trajectoires différentes, d’arriver au plus haut niveau », se réjouit Pauline. « On souriait lorsque l’on remontait la balle toutes les deux, en souvenir du bon vieux temps. Tout en gardant son humilité, sans le crier haut et fort, on sentait qu’elle était déterminée très tôt dans tout ce qu’elle faisait », insiste de son côté Maud-Éva.

« Le passage en équipe de France juniors m’a ouvert l’appétit, atteste la gauchère, au travers d’une finale mondiale aux côtés de Laura Glauser, Grâce Zaadi et Manon Houette notamment. Cela te donne forcément envie de pousser plus loin. » Sans oublier d’où tu viens. Un passé d’ailleurs plus que jamais d’actualité entre les deux comparses dans les prochains jours donc, mais entretenu aussi par téléphoné interposé. « Selon les résultats ou les performances de l’une ou de l’autre, on s’envoie des messages, nous avons toujours un fil qui nous lie, confie la cadette. Cela va être juste le plaisir de se retrouver sur le terrain et partager brièvement en-dehors. Puis avec Maud-Éva à Metz, les Brestois aiment un peu plus notre rival, ce sera peut-être un peu moins tendu entre les supporters en tout cas. » Une ultime pirouette avant une explication très attendue. En toute amitié !

AGC