L’Espagne n’est pas épargnée par la pandémie du covid-19. Toute la population est aussi confinée avec des règles plus strictes encore qui limitent l’activité sportive. Le pivot international, Ludovic Fabregas, raconte son quotidien perturbé par la situation exceptionnelle.

L’architecture s’accorde avec le climat. Dépourvue de jardin mais dotée d’un toit terrasse, la maison de Ludovic Fabregas offre un espace précieux. « J’ai la place de m’aérer tout en restant chez moi et faire du sport à l’air libre, et d’ajouter, malicieux, il fait beau à Barcelone, c’est l’occasion de prendre aussi quelques couleurs mais je fais attention car j’ai la peau fragile. » Les sociétaires du Barça ont été invités à rester dans la capitale de la Catalogne. Tous ont reçu un programme spécifique par le préparateur physique du club. « J’essaie de le suivre et d’y insérer des exercices spécifiques. » Outre l’activité handball évidemment proscrite, il n’est pas possible d’effectuer un footing, même dans un périmètre restreint d’un kilomètre. « Ici, nous n’avons pas l’autorisation de courir ne serait-ce que dans la rue. La période est nouvelle et particulière et elle oblige tout le monde à s’adapter. Il faut rester chez soi et ne pas envenimer la situation. » Alors, le solide pivot a repris la planche à dessins qu’il avait déjà apprivoisée lors de son long arrêt lors de la saison 2017-2018 (thrombose). « Je regarde aussi quelques films et séries. Je m’informe de la situation en France et en Espagne. » Les échanges via les outils très sollicités (Whats’App, Face-Time) lui permettent de conserver un contact étroit avec ses coéquipiers et amis, ainsi qu’avec la famille confinée du côté de Banyuls.

« Un TQO, à jouer pour nous qualifier. »
Comment le Barcelonais a-t-il accueilli le report des Jeux olympiques intervenu mardi ? « Cela pourrait permettre de mieux organiser la programmation. Si les Jeux demeurent une priorité, je ne me projette pas jusque-là car nous avons un TQO à jouer pour nous qualifier. Du coup, on devrait disputer un TQO, comme on le souhaitait, c’est-à-dire avec une AHA remplie avec nos supporters. » Et de confier : « je ne suis ni déçu, ni soulagé de la décision du CIO. Aujourd’hui, le plus important, c’est la santé sur l’ensemble de la planète. » La reprogrammation des rendez-vous européens pourrait permettre aux gros bras du vieux continent de s’expliquer sur le terrain. Si les titres de FC Barcelone sur la scène nationale sont anecdotiques au regard de la concurrence actuelle, le club vit surtout au rythme de la Ligue des Champions, à l’instar de Paris et, à un moindre niveau cette saison, du double vainqueur Montpellier. « Nous n’avons pas trop d’éléments pour la suite. Le championnat polonais a été arrêté et Kielce est sacré champion. Forcément, on a envie que la Ligue des Champions soit menée à son terme car on se bat au quotidien pour vivre notre passion et jouer des matches de haut niveau. » Ludo regrette surtout de ne pas avoir d’échéance en ligne de mire. « J’ai toujours appris de toutes les situations. Il faut profiter de ce temps-là pour se reposer et rester en forme. Mais le plus compliqué selon moi, c’est de ne pas se préparer pour un objectif précis. »

HGu