« À l’automne 2020, lorsque nous avions lancé notre plan de prévention des violences, Joël Delplanque, alors président, nous avait alerté sur le fait que ce plan devait dépasser les violences sexuelles afin de prévenir toutes les autres formes », explique Frédérique Barthélémy, présidente de la commission médicale de la FFHandball. « Le harcèlement touche tout le monde, y compris dans le milieu du sport », souligne Guillaume Dorai qui a créé LOG.IN en 2014, une structure qui propose des interventions et des conférences concernant la citoyenneté numérique : notamment la gestion des écrans, les réseaux sociaux et les jeux vidéo, l’usage responsable d’Internet et les impacts des médias sur la vie affective. « Si nous avons un bon partenariat avec l’association Colosses aux pieds d’argile, il est nécessaire de renforcer notre dispositif avec des spécialistes du cyber harcèlement, poursuit Frédérique Barthélémy. Le partenariat engagé avec LOG.IN arrive donc à point nommé pour informer, sensibiliser et prévenir. »

Plus d’une centaine d’interventions en programmation
94 interventions – soit environ une par comité – sont programmées à destination des jeunes et des adultes en visio-conférence, plus un passage en 2022, dans chacun des Territoires pour assurer la formation des cadres. « Trois personnes sont dédiées au programme de formation. Il s’agit de temps de sensibilisation pour des publics jeunes et adultes dans les territoires, ainsi qu’auprès des jeunes en pôles et en sites d’accession, détaille Guillaume Dorai. Notre objectif est de libérer la parole des jeunes et de faire passer des messages de prévention par leur expérience. Car lorsque les exemples viennent d’eux-mêmes, ils sont plus impactants auprès des jeunes. » Frédérique Barthélémy, exemple à l’appui, insiste sur le déploiement urgent de ce pan supplémentaire du plan de lutte contre les violences lancé en 2020. « Il y a quelques mois la joueuse égyptienne de Nice, Ehsan Abdelmalek, a vécu un calvaire. Outre les dangers qui proviennent des autres, on peut aussi se nuire à soi-même, alerte Frédérique Barthélémy. Récemment aussi, lors d’un échange avec Olivier Krumbholz, il me faisait remarquer que dès lors où on peut se cacher derrière un pseudo, on a le droit de cracher son venin et tout est permis. Cela résume bien cette préoccupation majeure. C’est pourquoi, l’objectif est d’informer un maximum de personnes et  les sensibiliser à la prévention, notamment savoir quoi faire lorsqu’un cyber harcèlement est signalé. » Lors de chacune de ses interventions, Guillaume Dorai rapporte que des jeunes lui livrent de témoignages. « Une fois le cyber harcèlement détecté, on renvoie vers Colosse aux pieds d’argile ou vers le 30.18 (vie enfance). » Il est aussi possible de signaler un acte délictueux sur le site PHAROS, du ministère de l’intérieur.

Hubert Guériau