Melvine Deba est une jeune handballeuse engagée. Et pas seulement sur le terrain. Avec sa comparse de Paris 92, Maryam Garba, elles ont récemment créé le premier podcast consacré aux handballeuses. Ou comment bien parler du corps avec l’esprit ou de l’esprit du jeu et faire corps avec l’auditeur-rice. « Handpapers, le podcast qui parle de handball féminin dans tous ses aspects. »
Qu’on ne s’y trompe pas avec le dénommé Handpapers, ce podcast n’a pas vocation à dénoncer. « Nous vivons Handpapers comme un espace de réflexion, une espèce de réseau alumni, justifie Melvine Deba. Et pourquoi ce nom de Handpapers ? Parce qu’il sonne bien. » Raconter, expliquer, décortiquer, éduquer, informer, aussi divertir : Handpapers, c’est tout ça en même temps. Lancé en octobre dernier, le catalogue de ce podcast est riche seulement de huit opus réalisés en un semestre. Le prix de la qualité sans aucun doute. Ainsi le son est plus précieux lorsqu’il est distillé, agrémenté des questions ciselées et de réponses pas convenues. Car s’il est encore trop tôt pour parler de succès – mais doit-on ici agiter des chiffres d’audience pour juger de la qualité ? – les Handpapers sont déjà indispensables. Pas seulement aux handballeuses à l’oreille plus réceptive, aussi pour leurs alter-égos masculins qui ne pourront qu’apprécier cette parole libérée. Des conversations non sans rappelées les émissions radiophoniques de France-Culture, c’est dire si vous devez vite abandonner cette lecture pour vous connecter sur les livrées de Handpapers et vous laissez guider par le duo Deba-Garba, parfaitement synchronisé : arrêt, relance, contre-attaque. En un éclair, la balle a traversé le terrain, changé de côté, et terminé sa course dans vos filets. Le montage et la couleur du son n’ont rien à envier aux professionnels du genre : les deux joueuses de Paris-92 sont plus que des apprenties. « J’ai appris sur le tas, lâche modestement Melvine Deba. Lorsque j’écoute nos premiers podcasts, je m’aperçois que le son est bien meilleur aujourd’hui. Et je viens de trouver un meilleur logiciel de montage », explique l’étudiante à Sciences-Po qui prépare un Master Affaires publiques spécialité culture. « C’est un luxe pour les sportives de haut-niveau de suivre une telle formation. »