Depuis cinq semaines, la Maison du Handball accueille des soignants venus de province pour renforcer les équipes médicales des hôpitaux cristoliens. Une contribution du monde du handball à l’effort national pour lutter contre le Covid-19 et venir au soutien de ceux qui sont en première ligne. Interne en médecine de réanimation, Maéva Le Goic et Rémy Sionneau, infirmier libéral, racontent leur séjour à la Maison du Handball.

« À mon arrivée à la Maison du Handball, en regardant toutes ces championnes et tous ces champions, cela m’a donné de l’inspiration et du courage », confie Maéva le Gouic, interne en médecine intensive en réanimation. En stage pendant 6 mois à Cayenne, elle a rogné sur sa période de congés pour se porter volontaire et renforcer les équipes de l’hôpital Henri Mondor situé à Créteil. « Après la Guyane où le Covid-19 n’a pas fait trop de dégâts, j’appréhendais forcément un petit peu de débuter dans ce nouvel environnement. Du coup, c’est très agréable de séjourner à la Maison du Handball qui offre un vrai contraste avec ce que nous vivons du côté de l’hôpital. Le personnel est très disponible et je le remercie sincèrement, poursuit confie Maéva le Gouic. Je suis logée au 3e étage dans une chambre à l’effigie de Norvège 1999, c’est superbe. » Un décorum sportif qui ne dépayse pas totalement la jeune interne, autrefois engagée dans la filière sportive. « Avant de faire médecine, j’étais professeur d’EPS. » Après son agrégation Staps, la Bretonne avait rédigé une thèse sur le contrôle moteur et intégré l’École Normale Supérieure, la porte d’entrée vers la médecine… Et exceptionnellement pour la Maison du Handball.

Maéva Le Gouic fait partie des 83 soignants qui ont séjourné à la MDH (Photo DR).

Infirmier libéral à Grenoble, Rémy Sionneau a rejoint la Maison du Handball depuis le 20 avril. Il avait répondu à une sollicitation de Médecins sans Frontières (MSF) qui l’a conduit à l’hôpital Albert Chenevier, une extension du CHU Henri Mondor. « Je travaille dans un service qui accueille des patients sont sortis de réanimation. Il faut gérer la suite des événements, raconte le jeune infirmier. Cela concerne notamment la rééducation pour ces personnes qui ont encore des difficultés respiratoires. » Parfois, il s’agit d’accompagner des patients en situation précaire qui ne disposent pas de conditions optimales à la sortie de l’établissement hospitalier. À Créteil, Rémy a découvert avec surprise la MDH. « Dans un premier temps, je pensais être logé dans un hôtel mais j’ai découvert la Maison du Handball. Franchement c’est super. » Très respectueux des règles de confinement, Rémy Sionneau prend les repas avec ses collègues soignants mais il passe le plus clair de son temps dans sa chambre. « Mais c’est tout même agréable de prendre les repas en commun et de nouer des relations familières, d’échanger aussi sur nos pratiques et notre vision de la crise. » Rémy Sionneau partage aussi le quotidien de sa compagne, étudiante infirmière, également dépêchée à l’hôpital Albert Chenevier. Licenciée pendant 10 ans au HBC de La Côte Sainte Andrée, elle n’aurait pas été contre un hébergement dans l’antre du handball. Au point d’envisager de reprendre l’activité à la rentrée prochaine.

Rémy Sionneau et sa compagne Bérangère Body sont venus de Grenoble pour renforcer les effectifs de l’Hôpital Henri Mondor (Photo DR).

La contribution du handball français.
« Sous l’impulsion de Joël Delplanque, la FFHandball a proposé ses services à la Préfecture du Val-de-Marne,
rapporte Delphino Isidoro, le Directeur commercial et exploitation de la Maison du Handball. Nous avons mis en place une action solidaire afin d’accueillir les personnels soignants œuvrant sur les hôpitaux Henri Mondor et Intercommunal de Créteil. » Depuis le 14 avril et jusqu’au 11 mai, les soignants venus principalement de l’Ouest du territoire (Bretagne, Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire), investissent la Maison du Handball. « 83 soignants auront été hébergés, pour un total de 951 nuitées », détaille Stéphanie Santerre, Assistante Direction Commerciale et Exploitation. Il a naturellement fallu adapter les locaux de la Maison du Handball pour respecter scrupuleusement les mesures barrières. « Nous avons scindé les espaces utilisés sur la partie de l’Établissement Recevant du Public (ERP) », explique Delphino Isidoro. L’Atrium, le self, l’auditorium, les gymnases, les espaces musculation et récupération, les salles de réunion, le centre de documentation et toute la partie dédiée aux bureaux (Ligue Île-de-France et FFHandball) demeurent inaccessibles. Les flux d’entrée et de sortie s’effectuent par l’accueil dédié à l’hôtellerie et seuls les espaces du 1e étage, le salon des Barjots, le restaurant des Experts et la terrasse étaient sont ouverts aux soignants. « Nous avons affaire à une population très bien organisée. Il est important de leur offrir l’accès à des espaces conviviaux et à des espaces où ils peuvent se rassembler en petits groupes. Avec l’accès à la bibliothèque du salon des Barjots, des jeux, le baby-foot, le billard et la table de ping-pong, ils disposent d’activités diversifiées, raconte Delphino Isidoro. Nous avons aussi installé au rez-de-chaussée, deux rameurs et deux vélos. » Cet accueil totalement gracieux est l’une des contributions du handball français à la crise sanitaire du Covid-19. La Préfecture du Val-de-Marne et la Municipalité de Créteil ont accompagné l’initiative fédérale saluée notamment par le Préfet du département, Raymond Le Deun, venu rendre visite aux soignants le 30 avril, à la Maison du Handball devenue, un temps, la Maison des Soignants.

HGu