Facteur du devoir
Il avait débuté son contrat de Service Civique à la fin du mois de septembre 2019 sans imaginer sa conclusion stupéfiante dans le cadre du confinement. « Mon tuteur m’a indiqué que je ne pouvais pas poursuivre ma mission au sein du club car il serait fermé pendant la période du confinement, raconte Éthan Mangin. Je suis épris de justice sociale et je ne me voyais pas être rémunéré en restant chez moi. J’ai donc souhaité faire partie de la réserve civique. La Municipalité de Beaugency m’a ensuite sollicité. » Pour lui proposer une mission de service public en direction des enfants de la cité qui n’ont pas accès aux plateformes. « Pendant environ un mois, j’ai effectué des tournées pour distribuer les devoirs. Je récupérais les enveloppes à la Mairie et je faisais le tour des logements pour apporter les devoirs aux enfants, en particulier aux familles de réfugiés syriens qui ont été accueillis à Beaugency. » Au total une centaine d’enveloppes chargées des devoirs concoctés par les enseignants ont été livrés, à la force des mollets car le jeune homme (20 ans) enfourchait chaque jour sa bicyclette. « J’étais en quelque sorte un facteur du devoir. » Lors de ces escapades, il n’a jamais eu à présenter son attestation d’employeur validée par la Municipalité de Beaugency. Une première mission qui s’achève dans le Val-de-Loire, une région « verte », avant la seconde qui débute dans la foulée avec la distribution des masques à destination de la population. « Avec les élus municipaux, nous sommes chargés de distribuer 7500 masques en tissu. » Le facteur du devoir n’a donc pas fini de servir.

Éthan Mangin, le facteur du devoir à Beaugency (Phoo DR).

Mobilisé pour le Hand adapté
Avant ses missions auprès des habitants-es de Beaugency, Éthan Mangin avait déployé son énergie au sein du club présidé par Cédric Stroinski devenu son tuteur après le départ du salarié parti, en cours de saison, sous d’autres cieux. « J’ai eu la chance de me voir confier énormément de responsabilités. Ce Service Civique est une bonne expérience. J’ai secondé notamment les entraîneurs auprès des équipes jeunes et pour la section Hand Adapté qui rassemblait jusqu’à 25 personnes issus de trois IME (Instituts Médicaux Éducatifs). » Une expérience qui pourrait conduire Éthan à reprendre des études pour devenir éducateur spécialisé. « Cette période m’a permis de me poser et de me remettre en question. Un moment bénéfique aussi pour apprendre sur l’impact de certains de nos actes. »

HGu