Acteurs sur les J.O. de Tokyo, ils racontent leur mission au sein du Yoyogi National Stadium et comment ils ont vécu l’extraordinaire dénouement avec les médailles d’or décrochées par les équipes de France. 4e et dernier épisode avec Alix Sibiodon, superviseur du terrain de compétition.

« C’est incroyable que l’affiche des deux finales ait été identique à celle de Rio, c’est ce que je retiendrai le plus », sourit Alix Sibiodon, l’Ardéchois pas peu fier d’avoir fait partie de l’aventure des Jeux olympiques puis des Jeux paralympiques où il était officier de liaison pour l’équipe de France de rugby fauteuil. « J’avais participé aux Jeux de Rio : je travaillais sur le club suisse pendant les J.O. et les paras », rapporte le jeune homme de 31 ans qui a donc enchaîné avec l’olympiade japonaise. « J’avais le Japon en ligne de mire avec la coupe du monde de rugby et les J.O. Dès 2019, je me suis rendu au Japon afin de me créer un réseau, apprendre les bases de la langue et un peu de la culture japonaise », explique Alix Sibiodon qui avait alors pris contact avec une Brésilienne, salariée du COJO de Tokyo 2020, responsable du handball à Rio. « Je parle portugais et cela a facilité la prise de contact. J’ai ainsi pu participer à la Japon Cup – l‘équipe de France féminine était invitée -, le test event des J.O. organisé en décembre 2019, avant le Mondial de Kumamoto. Cela s’est bien passé et je disposais en plus du Working Holiday Visa, mais malheureusement tout a été repoussé d’un an en raison de la pandémie », explique ce polyglotte diplômé en gestion des entreprises et relations internationales. Dès que les mesures sanitaires se sont assouplies, l’Ardéchois a rejoint le COJO 2020 en tant que « Superviseur field of play », c’est-à-dire en charge du terrain sur les tournois de handball des Jeux olympiques.

Porte-drapeau de la finale masculine
C’est ainsi qu’Alix Sibiodon a porté le drapeau olympique, lors du protocole de la finale masculine. « Parmi mes missions, avec un collègue japonais, je devais former les bénévoles à exercer le rôle de porte-drapeau, de bien suivre le protocole avec un timing précis et des positions à respecter. Et au moment où nous avons préparé la finale masculine, mon collègue japonais m’a dit : « mais pourquoi tu ne le ferais pas toi aussi ? » Retransmise en mondiovision, la finale a été très suivie et naturellement Alix Sibiodon a vu son portable crépiter. « Honnêtement, je ne me suis pas rendu compte de l’impact sur le coup mais, ensuite, au travers des sollicitations des amis et de la famille, je dois dire que oui, c’était fou. » Au-delà de ses quelques minutes de notoriété, ce sont les échanges quotidiens avec les deux collectifs qui ont marqué cet arrière gauche qui a joué jusqu’en N1, à Montélimar, il y a une petite décennie. « Je ne travaillais pas pour les équipes de France mais au service de toutes les équipes. C’est surtout au moment des entraînements que les contacts étaient facilités. »

Alix Sibiodon avec les volontaires du COJO Tokyo 2020. (Photo DR).

Joueur à Loriol, le club de la famille Gille
Alix Sibiodon n’a pas manqué de se rapprocher de Guillaume Gille. Originaire de Pouzin, il a joué trois saisons à Loriol, dans le club présidé alors par Françoise Gille, la maman de… « Guillaume a été super sympa et le staff aussi, apprécie le jeune homme encore surpris par l’accueil sans chichis de l’équipe de France masculine. Les filles, une fois leur médaille d’or en poche, sont aussi revenues faire des photos et des selfies avec les bénévoles. » Après cette expérience qui lui a permis d’assister à l’ascension victorieuse des deux collectifs à Tokyo, Alix Sibiodon vise désormais la passe de trois. « Je postule pour Paris 2024, c’est The place to be. J’ai les yeux tournés vers Paris et je souhaite m’installer dès que possible. Si j’ai le choix, j’aimerais officier cette fois dans l’athlétisme ou la natation… mais il est certain que dans le handball, j’ai la connaissance technique. »

Hubert Guériau