Membre du staff de l’équipe de France masculine, le Directeur Technique National Philippe Bana témoigne à la sortie du séminaire organisé à deux mois du Tournoi de Qualification Olympique où les Bleus tenteront de décrocher leur billet pour les J.O. 2020.

Comment as-tu vécu ce séminaire conçu par Guillaume Gille ?
Comme un moment fondateur, une reconstruction. Il y avait de la solennité, le début d’une énergie forte après le mois de tensions que tout le monde a vécu. On a creusé profond en nous pour trouver les raisons collectives de l’échec, on a cherché comment lutter contre les détails qui nous feraient perdre, lever la tête pour voir plus loin que le TQO, repenser à gagner en groupe, véhiculer les valeurs de cette équipe, de son histoire. Guillaume a construit un moment de vidange des émotions, des souffrances et des craintes passées, pour passer progressivement à l‘énergie du TQO et à sa suite.

Quelles sont les idées et les premières actions qui ressortent de ce moment de travail ?
D’abord une réelle construction des valeurs de ce nouveau staff, la volonté d’une vision qui dépasse même l’urgence du TQO. On a cherché les détails qui allaient nous faire gagner On a redit et écrit des mots simples d’entraide entre nous, Gagner ensemble, partager, être ultra pro. La prise de parole de chacun a donné de l’énergie au groupe, a cimenté chaque spécialiste vers l’objectif commun. C’est un peu comme une électricité que tu re-fabriques, que tu vas mettre au service des joueurs, de l’équipe. On est fier de reprendre le flambeau et de retourner au combat pour notre sport. Cette électricité devra être communiquée aux joueurs ce qui est un challenge pour nous même si on sait que leur volonté est intacte.
On a réussi ce premier moment, mais c’est le partage avec les joueurs de ce rêve olympique, que nous devons maintenant réussir ensemble. On a vite trouvé nos marques avec les petits nouveaux, comme si tout était naturel et qu’on travaillait ensemble depuis des années. Même si on les avait choisis pour ça, c’est une bonne surprise.

Quel regard portes-tu sur Guillaume Gille qui est désormais le chef du projet ? Et sur la nouvelle équipe ?
Franchement dans son nouveau costume, il est tel que je le ressens, que je l’imaginais : un rassembleur et un fabricant d’énergie, qui tente de lier les uns et les autres, un chien de berger plus qu’un chef de meute. Il est conscient d’avoir, avec tous, fait partie de l’échec mais veut impulser une autre méthode, un autre souffle. J’aime l’idée que l’entraîneur reste celui qui entraîne les autres. On a un nouveau coach et on est en place avec lui. Le staff a fusionné dans ce moment et c’est déjà un premier pas fort sur la route de cette année. C’était important dans cette période de lessiveuse olympique sans pitié.

HGu