Vice-champion olympique 2016 et champion du monde 2017, Adrien Dipanda (77 sélections, 91 buts) n’a pas d’autres ambitions que de retrouver, à l’aube d’une saison palpitante, les podiums internationaux. Le Raphaëlois revient sur la période du confinement et évoque son avenir avec l’équipe de France.

En tant que jeune père de famille et entrepreneur, comment as-tu traversé la période du confinement ?
Sur le plan familial et personnel, ce fut une expérience unique que j’ai bien vécue. Mon petit garçon, c’est mon premier, avait alors 12 mois et commençait à marcher. J’ai donc pu passer beaucoup de temps avec lui et le voir grandir. En revanche pour notre petite PME (société Tiger spécialisée dans l’hygiène globale des bâtiments, lutte contre les nuisibles, débarras, ramonage et débouchage) qui compte trois salariés, il y a eu un moment de stress avant que l’État n’intervienne. Les aides ont permis de nous maintenir à flots jusqu’à la sortie de crise. Trois mois après la fin du confinement, l’économie est plutôt bien repartie dans le sud, au même niveau que l’été précédent.
On le sait bien dans le secteur sportif mais cette période démontre que rien n’est acquis et que tout peut être remis en cause, y compris les contrats dans le handball. J’ai été conforté dans l’idée que la famille et les choses bâties sur des bases solides ne s’écroulent pas à la moindre vague.

Au sortir d’une saison 2019-2020 compliquée avec ta blessure à l’automne puis l’Euro avec les Bleus, comment te sens-tu à quelques semaines de la reprise de la Lidl StarLigue ?
Finalement cette période a constitué une véritable bouffée d’oxygène après, en effet, une saison des plus difficiles à vivre, à la fois mentalement et nerveusement. Il y a d’abord eu de la souffrance physique puis psychologique. La période de confinement avec la famille, en cocon restreint et protégé, a permis de faire un point sur ce que je voulais et sur ce qu’il me restait à vivre professionnellement dans le handball. Aussi et surtout de souffler et de me régénérer physiquement et mentalement. Aujourd’hui j’ai la sensation de me sentir aussi bien, voire mieux que les années précédentes. J’ai retrouvé cette faim nécessaire aux sportifs de haut niveau pour performer et surperformer.

Cette nouvelle saison, si le contexte sanitaire le permet, s’annonce aussi dense qu’excitante. Te projettes-tu déjà jusqu’aux Jeux olympiques de Tokyo ? Et dans quel rôle ?
L’objectif est d’être le plus fort possible physiquement et se construire une carapace mentale qui permet derrière de jouer à n’importe quel niveau, national ou international, afin d’être prêt si on a besoin de moi. Je suis à la disposition de mon club et de l’équipe de France avec l’objectif final de la fin de la saison : faire mieux que notre performance à Rio. Après ce que nous avons vécu ces derniers mois, remporter l’or constituerait un vrai aboutissement dans une carrière. Avant les J.O., il y aura aussi une belle médaille mondiale à décrocher.
Le poste d’arrière droit est le symbole de cette équipe de France avec des talents et de la qualité qui sont en concurrence. C’est la guerre à ce poste ! Depuis trois ans, j’ai intégré d’évoluer seulement en défense. L’important c’est d’être là et de faire partie de l’aventure, de vivre des émotions. Si on a besoin de moi uniquement en défense, je me préparerai physiquement et psychologiquement pour ce rôle. Peut-être qu’aujourd’hui en équipe de France, nous avons besoin de redéfinir des rôles très précis. À partir du moment où tu connais ton rôle, tu peux naviguer dans cet espace fixé. Je me régale en défense car je sais que je dois être ultra-performant dans ce secteur et me concentrer uniquement là-dessus.

HGu