Le capitaine de l’équipe de France effectue le bilan de la préparation et évoque le championnat d’Europe qui débutera vendredi en Norvège.

Comment te sens-tu physiquement à quelques jours du lancement de l’EHF EURO 2020 ?
Je me sens beaucoup mieux physiquement, c’est dû à un gros travail physique et au réajustement de plusieurs choses. Je sais que je suis plus proche de la fin et de ce fait j’ai peut-être retrouvé une certaine forme de plaisir. J’ai toujours en moi la volonté de tout donner pour l’équipe aves des valeurs de don de soi importantes à mes yeux. Avec tout ce que m’a apporté l’équipe de France, j’aimerais terminer sur une bonne note. Il ne faudra pas faire la compétition de trop. Je souhaite aider à ma façon et lorsque je ne porterai plus le maillot de l’équipe de France, je souhaite que l’on retienne de moi plus l’homme que le sportif.

Quel bilan tires-tu de ce week-end de Golden League ?
Nous nous étions quittés en octobre après une bonne étape de Golden League. Nous avons débuté la préparation entre les fêtes. Il semble que la reprise a été difficile pour la Serbie. Quant à cette équipe du Danemark, championne du monde en titre, avec en plus l’annonce de la liste le lendemain et la crainte de la blessure, il y avait un faux rythme au début de la partie. Le Danemark sera au rendez-vous de l’Euro car c’est une équipe de compétiteurs. Nous pourrions les retrouver au tour principal. C’est pourquoi les deux équipes ont gardé secrètes quelques stratégies. C’était un bon match de travail et cette opposition doit nous permettre de nous focaliser sur nos imperfections.

Es-tu satisfait du chantier entrepris sur le secteur défensif ?
Il faut toujours faire évoluer son jeu. Nous sommes en recherche d’une nouvelle identité. Cela prend du temps mais l’équipe est investie. Prendre des repères sur des gros matches permet de peaufiner notre jeu. La défense est la marque de fabrique de l’équipe de France et elle est poursuivie avec les nouveaux joueurs.

Cette équipe a la capacité de s’appuyer sur l’intégralité du groupe. Est-ce sa force principale ?
Je pense aussi que c’est l’une des clefs de cette équipe de faire énormément de rotations, c’est un vrai axe de travail qui pourrait nous apporter un plus. Cela pourrait nous offrir plus de fraîcheur si nous arrivons jusqu’au stade des matches à enjeu.

Quel est le rôle du capitaine au moment où la liste finale approche ?
Chacun appréhende l’annonce de la liste en fonction de sa personnalité. Dans le haut niveau, ce moment fait partie du jeu. Avec mon caractère, j’essaie de rassurer et de protéger tout le monde. J’envoie des messages positifs afin que le travail ne soit pas perturbé. Ce rôle me correspond bien.

Tes coéquipiers au Barça, Dika Mem et Ludovic Fabregas, incarnent une jeunesse flamboyante…
Romain Lagarde et Melvyn Richardson font aussi partie de cette génération. C’est le résultat du travail effectué par la fédération. Ils connaissent une évolution rapide que celle de ma génération. Ils sont impliqués au sein de cette équipe de France. Ils ont de grosses qualités et un gros caractère. Ce sont des athlètes promis à un superbe avenir.

L’alchimie entre les plus jeunes et les plus capés semble bien fonctionner…
J’ai un vécu avec parfois des manques ou des réponses que j’aurais aimé avoir à mon époque. Je ne cherche pas la reconnaissance mais j’aime participer à l‘intégration des jeunes.

La défaite au Portugal en avril dernier n’est-elle finalement pas salutaire ?
C’est une évidence de dire que l’on apprend plus de la défaite que de la victoire. La remise en question est nécessaire. Si pendant des années l’équipe de France a été au-dessus des autres, on ne peut plus présenter le même jeu car notre sport évolue. La défaite face au Portugal démontre que le premier match sera compliqué. Il y aura beaucoup de pression sur ce premier match face à une équipe qui peut-être très dangereuse.

Ce match face au Portugal n’est-il finalement pas le plus important du tour préliminaire ?
Notre état d’esprit est de prendre la compétition, match par match. Cela ne sert à rien de se projeter. Nous allons respecter notre adversaire et nous impliquer à fond afin de poser notre identité et prétendre à de belles choses.

Même si c’est toujours ma médaille d’or qui est attendue chaque année, l’équipe de France, depuis 2014, a chaque année remporter une médaille, notamment le bronze en 2018 (Euro et monde (2019). Cette régularité est-elle un motif de fierté ?
Je vais citer les Espagnols qui, engagés dans les matches de classement, nous disaient de profiter de l’opportunité de jouer encore pour la 3e place. Notre souhait est toujours de gagner la médaille d’or mais, je le dis avec un brin d’ironie, les équipes qui sortent sur une victoire, sont le premier et le troisième. Ces résultats réguliers prouvent qu’il y a du travail qui génère une ligne rajoutée au palmarès de l’équipe de France.