Lundi passé, l’arbitre national Frédéric Ferrandier a répondu présent à l’invitation de LA POSTE. Il est intervenu, en compagnie des Dunkerquois Patrick Cazal et Kader Rahim, sur l’autorité positive et l’arbitrage auprès des collégiens des sections sportives de Van Hecke à Dunkerque.

Comment définirais-tu l’autorité positive ?
Il y a plusieurs aspects. C’est être capable d’expliquer et de justifier ce que tu as sifflé auprès des joueurs et des entraîneurs. L’autorité positive, c’est naturellement de faire preuve de cohérence dans les décisions en direction des deux équipes. Selon moi, c’est aussi la capacité à faire son mea-culpa. Aussi, d’éviter les bavardages superflus. Avec mon compère Jean-Patrick Anicet, je peux dire que nous avons été inspirés par le binôme constitué par André Vogel et Martin Deneken. Grâce à eux, ma vision de l’arbitrage a évolué au point de me la rendre sympathique alors que je n’ai pas un tempérament autoritaire. Je les voyais s’échauffer avec nous les joueurs, être à l’écoute et dans l’esprit du jeu. Lorsque j’enfile ma tenue, je ne me sens pas intouchable.

Comment s’est déroulée l’intervention auprès de la trentaine de collégiens ?
Avec Patrick Cazal et Kader Rahim, nous avons échangé sur notre vision de l’autorité positive et pas seulement au travers du handball. Le dialogue s’est engagé avec les jeunes, notamment autour des séquences vidéo que nous avons commenté ensemble. Nous avons débattu sur des actions délicates. La situation compliquée par excellence : une contre-attaque et une intervention du défenseur, légèrement de côté. Jet franc ou passage en force ? Les gamins ont rigolé car en fonction du maillot que l’on défend, l’appréciation diverge. J’ai notamment souligné que la condition physique était essentielle pour arbitrer dans les meilleures conditions. Être bien placé, c’est essentiel pour bien arbitrer.

Intervenir auprès des jeunes, c’est aussi faire la promotion de la fonction d’arbitre qui n’est peut-être pas la plus séduisante. Que leur dis-tu pour faire évoluer leur vision de l’arbitrage ?
Je leur ai raconté que, avec mon binôme Jean-Patrick Anicet, nous étions de véritables « boulets » pour les arbitres pendant notre carrière de joueur en D2/D1. En nous engageant dans l’arbitrage, nous avons voulu rendre la monnaie de notre pièce. On ne pensait pas aller si haut dans l’arbitrage. Nous prenons aujourd’hui beaucoup de plaisir dans cette fonction car nous avons aussi le sentiment d’être bien accepté par les joueurs et par les entraineurs.

HGu

Crédit photo : USDK