À l’instar de sa partenaire Laura Glauser, à Metz HB et en équipe de France, Grace Zaadi quitte la Ligue Butagaz Énergie ; elle mettra bientôt le cap sur la Russie et Rostov où elle s’est engagée pour deux saisons. La demi-centre des Bleues s’éloignera du Grand Est avec une pointe d’amertume car elle ne pourra pas faire ses adieux au public messin qui l’a tant chéri.

Comment as-tu occupé la période du confinement ?
Je suis rentrée en famille pour me ressourcer. Je ne sais plus depuis combien d’années je n’avais pas passé autant de temps avec ma famille. Mon activité principale consistait à faire la cuisine. J’adore ça. J’ai pris le temps de réaliser des recettes que que je n’avais jamais faites jusque-là car habituellement je manque de temps. Et comme je mangeais bien, il fallait que je m’entraîne (sourire). Car passer du tout ou rien en terme d’activité physique, ce fut un choc pour moi. Pour la musculation, je manquais de matériel mais j’avais trouvé un endroit où je pouvais courir. En revanche j’ai rapidement ressenti le manque de contact humain. Je n’ai pas pu combler l’adrénaline des matches et le partage avec mes coéquipières. C’est difficile à remplacer car un sport collectif recèle trop de paramètres.

Lors de cette période difficile, ton regard sur le handball a-t-il évolué ?
Honnêtement, j’ai le même sentiment qui s’est confirmé : le handball est ma passion. C’est un sport que j’aime énormément et ma vie tourne autour de lui. Mais il n’y a pas que le handball dans la vie, il y a des choses plus grandes, comme la famille, la santé. Voilà, nous sommes chanceux de pouvoir pratiquer ce beau sport. On se prend la tête parfois car on met tout notre cœur. Quand je perds, c’est la fin du monde. Mais après cette période, tu relativises un peu plus.

Même s’il faut relativiser, ce Covid-19 t’a privé de la fin de saison avec Metz HB et d’adieux avec le club…
Je suis énervé contre le Covid-19, pas pour mon activité mais pour les dégâts qu’il a générés, pour tous ces gens aussi qui ont des soucis financiers. Cette épidémie a bouleversé ma dernière saison. Après 10 ans passés au club, j’espérais partir par la grande porte et rafler tous les titres qui se présentaient. Je suis aussi déçue par rapport au groupe. Nous étions à un tournant de pouvoir achever la saison. Et cela me rend un peu triste de ne plus jouer aux Arènes. Quitter Metz dans ces conditions, c’est très particulier mais je ne suis pas la seule à être concernée, j’en parle souvent avec Laura (Glauser). Maintenant, et même si je suis très attachée à Metz, un nouveau chapitre s’ouvre à moi à Rostov. Ce sera un contraste total mais je suis très excitée de découvrir le club et l’environnement car je suis assez curieuse.

HGu