Trois questions à Guillaume Gille, le sélectionneur de l’équipe de France masculine de handball, avant le stage de préparation au Tournoi de qualification olympique, à la Maison du Handball, du 5 au 10 mars 2021.

Quels sont les enseignements majeurs du Mondial qui pourront être dès à présent mis en application ?
Nous disposons de peu de temps de travail de préparation en commun. Nous pourrons apporter des optimisations à la marge qui seront plus liées à une préparation spécifique à nos adversaires plutôt que d’ouvrir de grands chantiers. Il reste beaucoup de chantiers et d’axes sur lesquels, avec le staff, nous aimerions prendre du temps. Le contexte fait que cela ne sera pas possible. Nous allons nous baser sur ce qui a fait notre force durant le Mondial avec notre solidité défensive, notre jeu sur le grand espace et notre variété en attaque. Notre volonté et d’essayer, au travers de ces grands secteurs, de trouver la meilleure constance dans la performance. C’est l’un des éléments de bilan du Mondial où nous avons été capables de grandes choses et par moments aussi de produire des performances insuffisantes qui ne nous ont pas permis d’aller plus loin dans la compétition.

Selon toi, peut-on établir une hiérarchie parmi les trois adversaires du TQO ?
Aujourd’hui, ces matches-là ne se disputeront pas sur le papier ou dans nos têtes en fonction du pédigrée de nos adversaires ou de leur expérience récente. Si j’élargis un peu la focale, la France a terminé le Mondial devant ces équipes. Si je me replonge un an auparavant, la hiérarchie était toute autre. Lorsqu’on voit les nations qu’il faudra laisser derrière nous pour nous qualifier aux Jeux olympiques, on se rend bien compte que tout se jouera lors de ce week-end à Montpellier. Affronter la Croatie pour débuter ou démarrer par le Portugal ou la Tunisie, ne change pas grand-chose à notre contexte. Nous aurons trois matches en trois jours pour trouver notre chemin et valider notre ticket. C’est la seule chose qui nous préoccupe et on sait que ce sera difficile.

Les récents événements survenus lors du rassemblement de l’équipe de France rugby démontrent la difficulté à vivre sous une bulle sanitaire. Comment sera-t-elle mise en place pour ce TQO, en particulier à Montpellier ?
Loin de moi l’idée de donner des leçons à qui que ce soit, notamment pour nos homologues du rugby, car je ne sais pas ce qu’il a pu se passer. Je sais juste que dans ce combat contre la Covid-19, nous ne sommes pas meilleurs que n’importe qui mais nous essayons de fonctionner avec des protocoles qui sont souvent très contraignants et stricts pour minimiser les risques, sans jamais rien garantir. Nous avons eu la chance de faire la démonstration avec le retour en activité des équipes nationales, de notre capacité à organiser des stages et un Mondial avec 32 pays dans un contexte délicat sans que virus ne soit venu entacher fortement le déroulé de la compétition. Il y a un savoir-faire mais surtout beaucoup d’humilité à notre niveau car, malgré toutes les précautions prises, dans le démarrage de la préparation comme dans le transfert vers Montpellier, nous ferons au mieux pour éviter de nous exposer au Covid afin de rester au complet jusqu’au terme du TQO.

Propos recueillis par Hubert Guériau