Autrefois vice-président délégué de la FFHandball, Jacky Bettenfeld a conservé sa fonction de chef de délégation sous la nouvelle présidence de Philippe Bana. Le Lorrain tire le bilan du TQO qui s’est achevé à Montpellier.

Autrefois vice-président délégué de la FFHandball, Jacky Bettenfeld poursuit sa fonction de chef de délégation sous la nouvelle présidence de Philippe Bana. Le Lorrain tire le bilan du TQO qui s’est achevé à Montpellier.

En quoi cette qualification de l’équipe de France masculine aux Jeux olympiques était un impératif ?
C’est en effet un impératif car la France est une nation majeure du handball qui est présente aux Jeux olympiques depuis 1992. Il en va aussi de la défense de notre statut de sport majeur en France. La sélection nationale c’est la vitrine du handball français avec un objectif principal tous les quatre ans : participer au rendez-vous olympique.
Je pense aussi au handball amateur qui est totalement à l’arrêt. Il est aussi extrêmement important que les handballeurs, derrière leurs écrans, puissent soutenir et vibrer pour nos équipes nationales. C’est tout simplement bon pour le moral des licencié.es.
L’aventure olympique génère aussi une activité économique importante avec les sponsors, les médias, et, par voie de conséquence, sur le recrutement des licencié.es. Nombreux sont les enfants à avoir débuté l’activité en regardant les J.O. à la télévision et ses stars, Jackson Richardson, Daniel Narcisse, Thierry Omeyer, Amandine Leynaud, Siraba Dembélé-Pavlovic ou encore Nikola Karabatic.

Tu avais vécu le TQO de 2008 et malgré les cadences infernales liées à la densification du calendrier, la formule de trois matches en trois jours a été maintenue par l’IHF. Qu’en penses-tu ?
Je suis profondément choqué par le caractère totalement irrespectueux de la contrainte de faire jouer trois matches aussi décisifs en trois jours. Il faut penser à la santé des sportifs. Je ne vois pas de justification à ne pas rechercher une meilleure organisation de ce tournoi, notamment un autre tempo, avec un match tous les deux jours. Heureusement nous n’avons pas de blessés graves sur ce rendez-vous mais, clairement, on joue avec le feu.
De plus, c’est une observation plus personnelle mais, comme un grand nombre de handballeurs, je n’apprécie le jeu à sept contre six dénature le jeu. Nikola Karabatic s’est déjà exprimé sur le sujet et il est temps que l’IHF réfléchisse sur cette formule et la remette en cause. Ceci afin que l’exclusion de deux minutes retrouve de l’efficacité. À mon avis, on ne peut pas poursuivre longtemps avec des buts dans la cage vide. Ce n’est une bonne image du handball.

En tant que superviseur du staff de l’équipe de France masculine, quel regard portes-tu sur sa réorganisation ?
C’est un regard positif. Tout le monde se souvient dans quelles conditions Guillaume Gille a été nommé à la succession de Didier Dinart. J’apprécie la manière toute significative dont Guillaume, Érick Mathé et tout le staff ont bien pensé et imaginé le plan tel qu’il se déroule aujourd’hui. Il est aussi important de souligner l’adhésion du staff et des joueurs. Les difficultés ont été évacuées et un groupe est né. La pression est énorme sur un entraîneur qui est évidemment évalué sur ses résultats. Une non-qualification aux Jeux olympiques aurait été admise comme un échec, d’abord de l’entraineur qui a la responsabilité de l’équipe, et plus largement de tout le staff. Le dessin commandé par Guillaume montre une ascension qui conduit l’équipe jusqu’au sommet des Jeux olympiques. Il reste à monter sur le podium et si possible sur la plus haute marche. Dimanche soir Philippe Bana et Claude Onesta l’ont dit aux joueurs : la préparation olympique est atypique et nécessite des investissements énormes tant pour les joueurs que pour les membres du staff. Les J.O procurent des émotions énormes et une grande satisfaction lorsque la performance est au rendez-vous.

Propos recueillis par Hubert Guériau