Le demi-centre de l’équipe de France enchaîne les performances de tout premier ordre en Égypte. Absent des terrains pendant de longs mois, il est résolument concentré sur les enjeux  de la compétition avec l’équipe de France et le désir de retrouver sa famille.

Le fait d’être placé sous une bulle depuis près d’un mois, sans contacts avec l’extérieur, notamment loin de vos familles, ne renforce-t-il pas la motivation ?
C’est une question rhétorique qui invite à une réponse assez claire. Oui bien sûr et pour moi, je pense que c’est la même chose pour tout le monde, une seule chose compte, c’est le moment présent et on essaiera de retrouver nos familles, si on peut dire, le plus loin possible. Et en effet arrive bientôt le moment où les quarts et les demies approchent et où parfois nous avons la chance que nos familles effectuent le trajet.

Peut-on parler d’une forme d’héritage dans la capacité de l’équipe de France à afficher une force collective qui force la décision dans les situations compliquées ?
Depuis le début de l’année, nous avons été confrontés de multiples fois à ces situations. D’abord contre la Serbie, avec des matches très serrés et encore dernièrement, lors des trois matches où nous avons eu, la chance, à la fin, d’avoir le sourire. Je pense que cela forge un groupe et montre notre caractère. Même si le score ne le reflète pas vraiment face à l’Islande, à mes yeux, nous avons disputé un match de meilleure qualité face à une équipe plus performante que les deux équipes précédentes. Je suis fier de l’équipe et j’apprécie que nous ayons gardé notre sang-froid lorsque nous étions menés de deux buts. Cela montre que l’on croit en ce que l‘on fait et en notre projet.

En quoi le calme affiché par Guillaume Gille sur le banc influence-t-il votre comportement ?
La manière dont le coach et le staff se comportent déteint sur le groupe et cela reflète l’état d’esprit de l’équipe. Gino (Guillaume) et Érick nous donnent pas mal de liberté. Le conseil de jeu nous permet, par exemple, de nous exprimer et de mettre des trucs en place. Lors des longs trajets en bus, pour aller à l’entraînement, ils nous permettent de discuter des différents mouvements. Ensuite, on les fait valider par les coaches et vice-versa par rapport à ce qu’ils souhaitent mettre en place. C’est un mix d’idées qui se rejoignent. On respecte les consignes. On se complète bien. Tout cela nous donne une certaine sérénité.

Propos recueillis par Hubert Guériau