Représentant de 7 Master pour le secteur féminin, Laurent Bezeau évoque le travail commun réalisé avec toutes les forces vives du handball. Cependant, l’entraîneur du Brest Bretagne Handball, comme tous ses confrères de Ligue Butagaz Énergie et de D2F, ne connaît pas encore la date de reprise avec son groupe.

Quel regard portes-tu sur le travail collectif qui a permis à la LFH de prendre des décisions rapidement et de se réformer ?
Dès que le confinement a débuté le 17 mars, les acteurs du handball féminin se sont rapidement rassemblés afin de bâtir une cellule de crise : la DTN, la LFH, l’UCPHF, l’AJPH et le 7 Masters*. L’idée était de mettre en commun notre capacité de réflexion pour décider au mieux de l’avenir. Chacune des familles s’est aussi réunie en interne. Tout cela a démontré notre capacité à nous mettre d’accord. Deux objectifs nous animaient : le premier était de préserver la santé des joueuses, des staffs, des salariés-es et des bénévoles des clubs. Le second concernait le versant économique des clubs, pour maintenir le handball professionnel féminin et ses emplois.

La conclusion de la saison et le passage à 14 équipes vous conviennent-ils ?
Dans les réflexions menées, il était important de comprendre les difficultés rencontrées par les clubs. Notre souhait était d’amortir cette crise économique en étant capable de porter une vision à moyen terme et d’apporter de la visibilité à nos partenaires. Je crois qu’il ne fallait pas en rajouter au marasme en faisant descendre deux clubs. En désignant deux premiers (Brest Bretagne Handball et Metz HB), j’estime que c’est une sortie par le haut. Il était difficile de désigner un champion. Surtout, cela ne sert à rien de polémiquer. Il faut faire preuve de pudeur au regard des difficultés des gens. Il fallait trouver un équilibre. Avec 26 matches de championnat, sans play-offs ni play-downs, cela garantit 26 matches à toutes les équipes, soient le nombre exact de matches sur la saison initialement prévue, avec deux matches supplémentaires pour les deux premiers avec une finale aller et retour. Il fallait penser à l’économie du secteur féminin, la nécessaire médiatisation, la billetterie et la commercialisation des événements. C’est dans cet esprit que nous avons adossé une coupe de France qui permettra aux clubs non-européens de disputer plusieurs matches en phase de poule avant l’entrée des clubs européens, au stade des quarts de finale.

Quelle est la perspective pour un retour à l’entraînement sachant qu’une première échéance est fiée avec la phase finale de la Ligue des Championnes à Budapest du 3 au 6 septembre 2020 ?
Nous sommes suspendus aux décisions gouvernementales. Nous attendons le 2 juin avec impatience pour connaître les modalités de reprise. Car évidemment jouer à huis-clos serait une catastrophe. Mais au-delà, il faudra redonner confiance aux spectateurs et à nos partenaires pour revenir dans les salles. Aujourd’hui, c’est difficile d’imaginer une date de reprise sachant qu’il faudra remobiliser les joueuses et agir avec beaucoup de précautions. À date, Brest et Metz sont qualifiées pour les quarts de finale le 3 septembre à Budapest. Si l’espace Schengen n’est pas ré-ouvert, on ne sait pas comment Rostov pourra participer. Quelle que soit la date de la reprise, les filles sont pleines d’enthousiasme. Elles ont envie de vivre des émotions et de gagner des trophées. Notre leitmotiv aujourd’hui est « d’avoir envie de faire une belle saison »

HGu

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Direction Technique Nationale (DTN)
Ligue Féminine de Handball (LFH)
L’Union des Clubs Professionnels de Handball Féminin (UCPHF)
L’Association des Joueuses Professionnelles de Handball (AJPH)
Le groupement des entraîneurs de handball (7 Master)