Opérée le 23 janvier dernier à Metz, Manon Houette prend son mal en patience. L’ailière gauche de l’équipe de France et de Metz HB progresse de jour en jour mais elle ne souhaite pas brûler les étapes avant de redevenir une handballeuse de haut niveau.

Comment vas-tu et comment vis-tu cette période de rééducation ?
J’ai passé le premier mois à jongler avec les deux attelles rigides sur les deux jambes, les pansements et les piqûres, les séances de kinésithérapie à raison de deux heures par jour. À droite, je n’avais pas seulement une rupture des ligaments croisés, aussi les ménisques touchés et une déchirure au mollet. J’ai aussi subi une opération sur le genou gauche, un rabotage de la rotule et un peignage du tendon. Disons que cela a été un peu compliqué les 3-4 premiers jours à cause des douleurs. Puis un peu sport au niveau de la logistique car j’avais les deux jambes tendues tout le temps. L’attelle de la jambe droite a été enlevée après une dizaine de jours. Celle de la jambe gauche a été enlevée plus récemment et depuis quelques jours j’ai pu reprendre la conduite, c’est donc bien plus simple pour me déplacer.

Outre la rééducation, quelles sont tes occupations ?
J’essaie surtout de me reposer car tout prend plus de temps, comme préparer les repas. J’ai demandé des petits conseils de lecture et je regarde des séries sur Netflix : j’ai plaisir à revoir à revoir la série Friends. Enfin, je réfléchis beaucoup. Lorsque tu te retrouves à l’hôpital, bloqué sur un lit, cela fait réfléchir à la suite. Comme je peux désormais me déplacer plus facilement, je vais retourner aux Arènes, à commencer ce dimanche, pour la venue de Bucarest. Je m’occupe aussi de l’auberge que j’ai ouverte il y a quatre mois dans le centre-ville de Metz et cela tourne bien. À un mois d’intervalle avec moi, mon copain, qui est rugbyman professionnel à Lyon, vient d’être victime d’une rupture des ligaments. Il sera bientôt opéré et nous allons vivre ce défi ensemble.

La suite, sur les terrains de handball, tu l’envisages à partir de quand ?
Je ne sais pas du tout. J’ai pris le problème dans l’autre sens, semaine après semaine, sans me projeter plus loin. Mon corps avait besoin d’une pause et je dois bien me soigner. Franchement, aujourd’hui, je ne suis paniquée par rien. Mon premier objectif est simple : remarcher sans boiter. Ensuite, courir et être à l’aise dans mon corps seront les prochaines étapes avant d’envisager une activité physique sans douleurs. Je ne pense pas au handball car je ne suis pas en capacité. En revanche, le vestiaire me manque et l’état d’esprit qui anime l’équipe. Pour le reste, je ne m’inquiète pas car j’ai l’esprit de compétition ancré en moi.

HGu