Pour ses sixièmes Jeux olympiques à la tête de l’équipe de France féminine, Olivier Krumbholz a conduit son équipe pour la deuxième fois d’affilée jusqu’en finale. Et cette fois, le technicien a remporté le titre olympique, le seul qui manquait à son palmarès riche désormais de quatre couronnes. (Mondiaux 2003 et 2017, Euro 2018).

Quelles sont les clefs qui ont permis de dominer à ce point le champion olympique sortant ?
Nous avons affiché une défense extraordinaire, avec des gardiennes extraordinaires. On avait comme sous-objectif de bloquer ce diable d’Anna Vyakhireva. Et on l’a bloquée quasiment tout le match. En attaque, on a vu du beau jeu, du liant. Quand les Russes ont poussé fort, il y a eu quelques moments de tension. Mais on a inscrit 30 buts et je crois qu’on a mené quasiment tout le temps.

Parmi tous les titres remportés, où positionnes-tu celui-ci ?
C’est une merveilleuse récompense pour tout le monde. Les joueuses ont énormément travaillé, avec des leaders qui ont structuré les réponses à apporter en attaque et en défense. C’est un résultat à la hauteur de l’investissement. Chaque victoire est particulière et laisse une trace indélébile dans le parcours de l’entraîneur, dans le parcours de vie tout simplement. Je constate que cette victoire est la victoire du travail : le staff travaille énormément et les joueuses travaillent aussi beaucoup. Tout cela leur donne de l‘autonomie dans l’analyse. Ce qui se décide entre elles, a toujours plus de force qu’entre le staff et les joueuses.

Tu disputais tes sixièmes J.O. avec lesquels tu as vécu des moments parfois douloureux. Dans la célébration, tu es resté pourtant sobre…
Dans mon parcours, j’en ai bavé aux J.O. J’en suis sorti souvent haché menu en ayant perdu des matches de peu. La défaite à Londres m’a coûté ma place. On a aussi souvent dit que j’étais non compatible avec les J.O., que je ne savais pas préparer l’équipe pour une telle compétition. Je suis très heureux d’avoir démontré avec elles que c’était absurde.
C’est surtout une joie intérieure. Je pense que dans la vie il y a des choses plus importantes, surtout en ce moment. Je suis content pour les joueuses, c’est très fort. Il suffit de voir comme elles s’amusent quand elles écoutent de la musique. Déjà, je n’écoute pas la même musique et je ne ressens pas de la même manière qu’elles ces émotions. Je suis quelqu’un qui évolue, comme tout le monde. Je suis moins exubérant. On m’a un peu imposé, à juste titre, d’essayer d’être un peu moins bouillant dans mon coaching.

Propos recueillis par Hubert Guériau