Pascal Bourgeais, responsable de la filière masculine à la direction technique nationale, évoque les conséquences du confinement et l’impact sur les équipes de France jeunes.

Concrètement, quelles sont les conséquences actuelles du confinement pour la filière masculine ?
Dans le sport de haut niveau, nous essayons d’éliminer, autant que faire se peut, les incertitudes. Aujourd’hui, c’est difficile de se projeter, notamment si le confinement s’avère plus long. Au-delà des conditions sanitaires, notre première préoccupation est que tous les acteurs du Handball, et leurs proches, se portent bien. Les trois opérations majeures de la filière (interpoles, interligues, intercomités), ont logiquement été annulées et il faudra compenser, en partie, l’absence de ces étapes de la détection. Les jeunes, qui se trouvent en fin de parcours dans les pôles, sont en position d’intégrer les centres de formation des clubs professionnels. Bien sûr le haut du panier était déjà identifié mais pour tous les autres, nous espérons encore qu’ils puissent bénéficier d’une fenêtre pour se distinguer. Nous tentons d’imaginer les possibilités de compensation en réorganisant les temps de compétitions avec la COC nationale afin de bénéficier de moments de détection et de stages nationaux. L’objectif sera de re-balayer les générations et d’alimenter les équipes de France U17 et U19 au travers de ces opérations-là.

Quel est le lien actuel avec les entraîneurs des pôles, des centres de formation des clubs professionnels, et les athlètes ?
Le lien est maintenu au travers de tous les outils dont nous bénéficions : téléphone, visio-conférence, mails…  Les échanges s’effectuent avec toutes les instances représentatives (UCPH, LNH, AJPH, 7 Master), autour de tous les dossiers. Concernant la formation des cadres et joueurs, nous recherchons, avec bienveillance, à trouver les solutions équilibrées et partagées. Un temps de travail et d’analyse est effectué pour réguler nos contenus dans les structures. Nous agissons en réseau avec les responsables de pôles car le confinement impacte le recrutement dans les pôles. Si les 3-4 meilleurs joueurs sont identifiés, le recrutement est aujourd’hui en stand-by. Si on doit trouver de bons côtés, cette situation nous oblige à travailler et à réfléchir différemment. Une fois passée, la crise aura peut-être généré de nouvelles donnes dans notre organisation. Mais aujourd’hui nous sommes en plein doute sur les incidences, tant sportives qu’économiques. Il faudra du temps pour digérer cet épisode et son impact est probable sur plusieurs saisons.

Quel sera selon vous l’impact sur l’été si toutefois les compétions majeures devaient avoir lieu ?
Nous devrons faire face à d’énormes difficultés pour préparer les joueurs après une longue période d’interruption. Il faudra s’assurer de l’état de santé des joueurs qui reprendront l’activité à un moment où ils sont censés s’arrêter. Ces jeunes joueurs appartiennent à des clubs où ils s’entrainent la plupart du temps. La priorité de leur retour à l’entrainement et en compétition doit s’effectuer au sein des clubs. L’un des dossiers les plus brûlants concerne le championnat d’Europe U20 qui a été reprogrammé du 13 au 23 août, en Autriche et en Italie du Nord. Il était initialement prévu du 2 au 12 juillet. Nous considérons que ces nouvelles dates, sans parler des pays hôtes notamment l’Italie qui aura peut-être d’autres préoccupations, ne sont pas compatibles avec le secteur professionnel. Des arbitrages seront à mener et nous considérons que décaler cet Euro au mois de janvier, pendant la période internationale des seniors, serait plus propice à un équilibre dans le calendrier de la prochaine saison.
Concernant l’Euro U19 programmé en Slovénie, en août 2020, potentiellement il est possible de reprendre la préparation au mois de juillet mais le questionnement est le même concernant la fin de la phase de confinement.

HGu