Avec notamment Didier Dinart et Guillaume Gille, Philippe Bana a entamé une tournée auprès des clubs professionnels masculins qui recensent des internationaux. Pour des échanges concertés entre les clubs et la fédération, en particulier en début de saison olympique.

Quels sont les objectifs de ces visites aux clubs professionnels particulièrement concernés par l’équipe de France masculine ?
Particulièrement en année pré-olympique, notre souhait est d’être plus proche encore des clubs, des joueurs, et de partager leurs soucis, leurs inquiétudes et leurs projets. Aussi de comprendre comment ils évoluent et de ne pas nous contenter des réunions institutionnelles loin du terrain. Il y a aussi du respect à les rencontrer chez eux, de ne pas être ceux d’en haut, mais ceux qui sont au charbon avec eux. Didier Dinart y tenait beaucoup et dans nos briefs de cet été, nous nous étions promis d’effectuer cette tournée. Cette année est tellement terrifiante et exaltante : ce tunnel olympique avec les coupes d’Europe, la LidlStar Ligue et peut-être même le tournoi de qualification olympique du 17 au 19 avril à Paris, nécessaire si l’équipe de France masculine ne se qualifie pas via l’EHF EURO 2020. Tout doit être planifié et disséqué afin de réussir. C’est pourquoi nous faisons en sorte d’accompagner au mieux les joueurs.

Quelles sont les éventuelles difficultés à lever de part et d’autre ?
La coordination des calendriers, du réseau médical à conserver et à amplifier, la communication à harmoniser, le marketing des uns et des autres, les éventuelles situations de crise à prévoir… On essaie de se concentrer sur les clubs qui comptent de nombreux internationaux : Paris, Montpellier, Nantes et Barcelone. SI nous en avons le temps, nous irons voir tout le monde. On aime être avec ceux qui font le hand. On se dit des vérités aussi, que la distance rendrait moins directes. On n’hésite pas à se parler franchement sur tout : les enjeux économiques, humains, les crises. Cela fabrique de grands moments, par exemple au PSG avec Didier Dinart et Guillaume Gille préparant l’année et échangeant avec Thierry Omeyer et Daniel Narcisse sur la meilleure conduite à tenir pour réussir ensemble cette année infernale. Avec Jean-Claude Blanc, on a regardé çà comme des anciens, en souriant. Nos fils sont devenus tauliers…

Quelles sont les évolutions possibles pour optimiser la relation, entre le club, la fédération et le joueur international ?
Je crois que notre sport possède une charte globale qui autorise de bons rapports avec ses parties prenantes professionnelles dans un monde familial. Au-delà des textes, la cogestion est intelligente. Dans le futur nous devrons être encore plus précis car nous préparons des années vers les JO de Paris et des années de lumière pour le handball professionnel aussi. Nous devons être attentifs à bien échanger avec toutes les parties prenantes du sport professionnel : LNH, UCPH, AJPH, 7 Master, les clubs en direct… être des médiateurs, des accompagnateurs. Il nous faut des structures collaboratives pour gérer le futur du hand professionnel et de haut niveau. On devra dépasser l’institutionnel. On évoque la situation des salles, l’économie du handball, le statut de l’international et on essaye d’éviter les pièges, les conflits, pour trouver des solutions gagnant-gagnant car une locomotive sans wagon ne sert à rien et des wagons sans locomotive non plus. Il faut qu’on fabrique un super train du handball, c’est notre devoir.

HGu