Philippe Bana est en liaison permanente avec le ministère des sports et les instances internationales du handball. Le Directeur Technique National de la FFHandball évoque la situation sanitaire exceptionnelle qui gèle le calendrier de toutes les compétitions sportives.

Comment s’organise ton quotidien ?
Comme beaucoup de handballeurs, je télé-travaille depuis mon domicile. L’essentiel du temps est consacré à des réunions réalisées en visio ou audio conférence. L’objectif est de travailler pour tenir toutes les échéances et tous les chantiers, d’informer. C’est important de se tenir informé et de travailler en réseau afin de se soutenir les uns les autres. Il faut bien gérer ces quatre mois qui s’ouvrent à nous, jusqu’au début de l’été, afin de retrouver une vie économique, sociale et sportive. La reprise sera longue et complexe. Il y a la nécessité de se regrouper pour fabriquer des décisions saines, des calendriers intelligents, une surveillance du handball pour aider les athlètes les clubs.

Outre les championnats professionnels, les coupes nationales, les coupes d’Europe, l’interrogation majeure concerne la tenue des Jeux Olympiques ?
Nous l’avons appris mardi : le CIO envisage de conserver les Jeux de Tokyo 2020 aux mêmes dates pour l’instant. Il faut se souvenir que les J.O. de 1964, déjà à Tokyo, avaient été reportés au mois d’octobre, en raison d’une canicule. Les Japonais sont prêts et ils ne souhaitent pas modifier le calendrier. Il y a un endroit où l’on peut gagner du temps, c’est le système de qualification olympique. Le CIO a demandé aux fédérations internationales de faire des propositions, avant le 1er avril, afin de limiter le nombre de compétitions et les systèmes de qualification pour les J.O. Car s’il faut sauver les J.O., il faut surtout sauver les athlètes qui seront soumis à une forte pression. Tous les acteurs professionnels sont en réseau et la famille du handball professionnel réagit collectivement, pas chacun pour soi ; c’est de bon augure et au-delà de cela le travail des commissions sportives qui sont sur la réflexion ; l’enjeu c’est la santé des gens, celle du handball et des clubs.

Justement, quelles sont les consignes passées aux athlètes ?
Chaque matin, la cellule de crise ministérielle et des acteurs du sport se réunit et des idées sont évoquées pour redémarrer l’entraînement le moment venu, après le confinement. Aujourd’hui, tout est à l’état de projets car à ce stade, il n’y a pas de certitudes sur le moment de la reprise. L’état de confinement n’autorise pas plus qu’une marche quotidienne de 5 à 10 minutes, autour de chez soi. Nous avons surveillé et facilité le retour au pays de nos internationaux-ales. Toute l’équipe de Rhein-Neckar est confinée en raison d’un joueur touché par le covid-19. Romain Lagarde qui souhaitait rentrer, a été aussi placé en quatorzaine. Ils sont sous la responsabilité des leurs clubs avec qui on est en contact permanent.

HGu