Siraba Dembélé-Pavlovic, maman depuis 5 mois, a vu aussi naturellement son quotidien bouleversé. Elle fait contre mauvaise fortune bon cœur car la capitaine de l’équipe de France espérait retrouver les terrains pour le money-time de la saison.

En quoi cette période de confinement modifie t’elle ton quotidien de jeune maman ?
Lorsque j’ai repris l’entrainement, à raison de deux séances quotidiennes, je m’absentais deux fois trois heures. C’était un rythme de folie avec les enfants. Du coup, depuis le début du confinement, je me suis adaptée à eux. Je suis leur rythme et dès que j’ai un moment, qu’ils dorment ou que mon mari peut les gérer, je me consacre au travail physique. Je suis donc loin de tourner en rond. Mes journées sont bien pleines et les deux petits me prennent bien du temps. J’étais très motivée car j’avais des objectifs en tête : bien finir la saison avec Toulon afin de pouvoir atteindre l’objectif des J.O. J’ai eu la chance de prendre peu de poids pendant ma grossesse et je n’ai pas eu à gérer ce facteur. Je suis le programme spécifique transmis par le super préparateur physique du club, Cédric Vivant.

La question est récurrente mais quand comment as-tu accueilli le report des Jeux olympiques de Tokyo et es-tu impatiente de retrouver tes partenaires ?
Je suis un peu partagée. D’un côté, cela peut sembler une bonne nouvelle au regard de ma reprise tardive et du peu de matches que j’aurais eu dans les jambes. Mais je vais avoir 34 ans et forcément enchaîner avec une grosse saison, après un an d’arrêt, je ne sais pas comment mon organisme va réagir. C’est donc un peu à quitte ou double en fait : je peux revenir en bonne forme comme ne pas me retrouver au top. Nous avons des supers exemples de filles sont bien revenues après une grossesse et d’autres pas. Lorsque tu portes un enfant, en l’occurrence deux pour moi (sourire), cela impacte énormément ton corps. C’est aussi un manque de ne pas retrouver les filles. Alors on s’appelle régulièrement en plus des visio-conférences organisées toutes les deux semaines par le staff.

Tu t’es engagée avec le club roumain de Bucarest pour les deux prochaines saisons. Es-tu inquiète à l’approche de l’inter-saison avec toutes les interrogations qui demeurent ?
C’est un peu compliqué. Toutes les nations sont aujourd’hui à l’arrêt. La fédération roumaine n’a pas encore statué sur l’issue de son championnat. De plus, aujourd’hui, les frontières sont fermées et il n’y a pas de plan pour la suite. Je quitterai Toulon à la fin du mois de juin et je prendrai la direction de Dreux, chez mes parents. Il y a en effet de l’inquiétude au regard de la situation sanitaire et c’est difficile aussi de ne pas pouvoir se projeter. J’ai fait une préparation pour revenir et je suis impatiente de rejouer. Me taper à nouveau 3-4 mois de préparation, sans match, c’est difficile à imaginer car j’ai souffert physiquement pour revenir.

HGu