Le président de Metz HB, Thierry Weizman, évoque les conséquences financières de la crise sanitaire. Malgré le départ de plusieurs joueuses internationales, le club le plus titré de France visera encore tous les titres.

Comment le club de Metz HB a-t-il traversé la crise de la Covid-19 ?
De manière générale, dans le monde de l’entreprise, on sait que les choses dramatiques vont débuter maintenant. Dans notre domaine d’activité, nous avons bénéficié du chômage partiel, pour les joueuses et certains personnels administratifs. Le club de Metz HB compte 30 équipes et il est certain que lorsque nous n’avons pas à payer le déplacement et les frais inhérents au fonctionnement, les coups sont moindres. En revanche nous n’avons pas pu bénéficier de la manne que représente les quarts de finale et le Final 4 de la Ligue des Champions. La Ligue Butagaz Énergie s’est arrêtée au pire moment pour nous qui devions recevoir Brest Bretagne HB. Cela représentait une grosse recette de billetterie, idem en coupe de France. Avec la mesure du chômage partiel, la saison s’est achevée à paramètres constants.

Au moment de la reprise de la Ligue Butagaz Énergie, quelles sont vos inquiétudes ?
J’espère que les gens n’auront pas peur de revenir dans les salles mais économiquement auront-ils les moyens de payer des billets ? Pour l’instant nous avons joué la première mi-temps de la Covid-19 et il faudra voir comment se déroulera la 2e mi-temps. Les gros partenaires du club ont maintenu leur niveau de soutien et nous avons fait des gestes pour leur offrir un peu plus. Avec le départ de joueuses emblématiques, notamment Laura Glauser, Grace Zaadi, Laura Flippes et Xenia Smits, nous avions baissé la masse salariale avant le début de la crise de la Covid-19. Les collectivités, notamment la ville de Metz, le département de la Moselle et la région Grand-Est, continuent à nous aider, voire parfois à la hausse compte tenu de l’absence de recettes qui nous touche.
Je suis inquiet sur la passion pour le sport et pour le handball féminin. La culture s’est malheureusement arrêtée et c’est peut-être notre chance pour attirer des spectateurs. Sociologiquement la France a changé, les gens ont pris l’habitude de télé-travailler, le secteur immobilier à la campagne augmente et peut-être que leurs activités de plein air vont les éloigner des salles. C’est pour cela qu’il faut reprendre en dépit des contraintes sanitaires.

Pour Metz HB, que serait une saison réussie ?
Une saison réussie, c’est une saison qui ira jusqu’au bout, tant pour la Ligue des Champions que pour la Ligue Butagaz Énergie. Ne pas décerner de titres décrédibilise les compétitions et il ne faudrait pas que cela se reproduise deux fois. Faire revenir les spectateurs pour une nouvelle saison et que tout s’arrête au moment du money-time, c’est ma principale crainte. En termes sportifs, nous avons changé notre effectif mais les saisons de transition, à Metz HB, n’existent pas. De plus, j’ai le meilleur entraîneur du monde.

Propos recueillis par HGu